La communauté d'agglomération Seine-Eure, près de Rouen, a de la suite dans les idées. Cette collectivité plutôt rurale de 68 000 habitants, dans l'Eure, se caractérise par des exploitations agricoles installées sur un champ captant, dit des Hauts-Prés, qui alimente en eau les deux tiers de ses habitants et plusieurs entreprises de l'industrie pharmaceutique, exigeantes sur la qualité. « Pour protéger cette ressource, nous avons décidé de réserver une zone à l'agriculture biologique. Et pour pérenniser cette activité, nous créons un pôle régional d'agriculture biologique, qui accueillera notamment des espaces de transformation et de vente », résume Pierre-Julien Bavent, responsable de la protection de la ressource en eau, au service cycle de l'eau de Seine-Eure.
Le contexte a facilité le projet : un seul propriétaire était concerné sur la zone ciblée de 110 hectares, et les agriculteurs y étaient soumis à des baux précaires, d'un an. Après avoir étudié et écarté la possibilité d'un boisement, les élus ont choisi de développer le maraîchage, très peu présent dans cette région de grandes cultures. Trente hectares lui seront consacrés, le reste étant dévolu aux céréales. Un appel à projets, lancé en 2011, a permis de recruter cinq maraîchers et un apiculteur, avec des baux environnementaux de neuf ans. Dès 2011, une réflexion avec le Groupement des agriculteurs biologiques (Grab) de Haute-Normandie fait émerger l'idée d'un local pour les besoins de transformation et de vente en circuit court. « La zone étant non constructible, les regards se sont tournés vers une tôlerie abandonnée, acquise dès 2012. Les travaux ont débuté en
Le pôle d'agriculture biologique des Hauts-Prés va permettre aux exploitants de commercialiser leur production. avril, et doivent se terminer en octobre, pour un budget global de 4 millions d'euros, soutenu à 60 % par les subventions de la Région et du Département. Le nouveau bâtiment abritera donc le pôle régional d'agriculture biologique des Hauts-Prés », indique Pierre-Julien Bavent. Les maraîchers, regroupés en association, y disposeront de 1 700 m2 pour le stockage, la production et des bureaux ; Terre Bio Normandie occupera 950 m2 de stockage et de bureaux pour organiser l'amont et l'aval de la filière locale d'agriculture biologique. Le pôle accueillera également la légumerie-conserverie de l'association Ysos, ainsi qu'un traiteur bio. l