Revoir les méthodes de dragage des lacs et des étangs ; c'est l'ambition de Philippe Pétard, PDG de l'entreprise E.S.T (Environmental Sediments Treatment). Au lieu de réaliser un dragage ponctuel, souvent lourd, qui nécessite d'assécher l'étang puis d'uti-liser une tractopelle et des camions pour évacuer les sédiments, Philippe Pétard a développé un procédé de dragage permanent. « Le robot dévaseur vise à enlever un peu plus de sédiments qu'il ne s'en dépose chaque année. Il agit donc à la fois en curatif et en préventif », précise le chef d'entreprise. Le robot dévaseur, placé à la surface d'un étang d'une taille minimale d'un demi-hectare, quadrille et extrait en permanence les sédi-ments en petite quantité (0,5 ou 1 m3 par heure selon les modèles) sans perturber le milieu. « En diminuant les volumes à traiter à un instant “T”, on facilite les opérations de tri et d'assèchement », ajoute-t-il. En effet, une seconde machine au sol réalise un prétraitement selon la granulométrie et la troisième machine assèche et conditionne les sédiments en brique destinés à la valorisation agricole. « Par rapport au transport des sédiments bruts, on peut diviser par 22 le nombre de camions », calcule Philippe Pétard. Il estime son coût de dragage, très concurrentiel, à environ 22 euros par mètre cube. L'entreprise a pour l'instant développé un prototype, et les premiers modèles industriels devraient être commercialisés début 2016. Plusieurs collectivités se sont d'ores et déjà montrées intéressées. La jeune entreprise vient aussi de signer un partenariat avec l'Ifpen pour accélérer l'industrialisation du robot. D'autres innovations techniques sont prévues, comme une version sous-marine du robot dévaseur pour éviter l'encombrement dans les ports ou les voies fluviales, ou encore le traitement et le transport des sédiments triés directement sur une barge pour limiter les transports en camion. PRB