Eaux de lavage des filtres, de contre-lavage des membranes, surnageants d'épaississeurs : les pertes en eau dans les usines de production d'eau potable peuvent représenter près de 15 % des volumes prélevés. Veolia s'est penchée sur leur recyclage, par une analyse fine du fonctionnement de quatre installations qu'elle exploite.
Les filières étudiées diffèrent par leurs procédés mais aussi par les moyens de maîtrise de la qualité des eaux recyclées mis en œuvre : traitements spécifiques sur la boucle de recyclage (désinfection UV, coagulation-décantation ou épaississeur), adaptation du débit en fonction de la qualité d'eau (recyclée ou brute) ou encore gestion du dosage des réactifs. De nombreux paramètres physico-chimiques et microbiologiques ont été analysés tout au long des filières. Les résultats, présentés en juin 2015 lors du 94e congrès de l'Astee à Montauban, montrent que les eaux recyclées traitées s'avèrent de meilleure qua-lité que les eaux brutes en ce qui concerne les para-sites, spores, coliformes ou entérocoques. Il en va de même pour le carbone orga-nique total et la turbidité. Si la teneur en métaux par-ticulaires peut parfois augmenter dans l'eau recyclée, elle est aisément maîtrisée par une simple clarification. « Les eaux de lavage chimique des membranes sont également recyclables après neutralisation », indiquait à Montauban Sarah Hercule-Bobroff, experte en santé environnementale chez Veolia. Au final, dans les cas étudiés, le recyclage ne provoque aucune dégradation de la qualité des eaux traitées. Un résultat confirmé par la méthodologie ERS (évaluation des risques sanitaires), qui conclut à un risque acceptable inférieur à une infection sur 10 000 personnes. DH