Zéro gaspillage, 100 % valorisation : c’est l’objectif que se sont fixés une dizaine de partenaires du secrétariat général de la COP21, tous spécialisés dans la gestion des déchets. Cet engagement est effectif depuis le 5 octobre dernier, date à laquelle ont commencés les travaux d’aménagement du site.
Les visiteurs et participants seront sensibilisés par une soixantaine d’ambassadeurs du tri du Syctom de l’agglomération parisienne, les « recycling guys », avec l’appui de RCube, la fédération des acteurs de la réduction, du réemploi et de réutilisation des déchets. Côté prévention, des gobelets réutilisables et des gourdes seront distribués par le Sedif, en complément de l’installation des fontaines à eau reliées au réseau d’eau potable.
Derichebourg a en charge la gestion globale de la propreté et des déchets générés sur le site du Bourget pendant la COP21 – ce qui comprend, en plus de l’événement lui-même, les phases de montage et de démontage. « La COP21, c’est une petite ville, éphémère, de 40 000 habitants. Ils produisent les mêmes déchets, les bonnes pratiques en plus », espère Nicolas Le Cointe, responsable projet pour la COP21 chez Derichebourg.
Pas moins de 300 personnes sont mobilisées pour relever ce défi des déchets, dont le volume global est estimé entre 1 200 et 1 400 tonnes, dont 7 tonnes par jours pendant l’événement lui-même. « Trois cents points de tri sont disséminés sur le site, proposant de trier le papier/carton, les emballages (canettes et bouteilles) et les déchets résiduels », indique Nicolas Le Cointe, responsable projet pour la COP21. Les équipes de nettoyage les enverront vers 500 bacs roulants de 660 litres, qui seront ensuite évacués avec des véhicules électriques. Derichebourg a construit, sur place, un centre de pré-tri qui séparera le papier, le carton, le plastique, le métal et les films. Le tri sera affiné par Suez sur le centre de tri de Gennevilliers, les déchets résiduels étant quand à eux incinérés.
Par ailleurs, deux autres flux sont prévus dans la restauration : le verre et les biodéchets. Plusieurs entreprises se sont coordonnées valoriser ces derniers, soit en méthanisation par Saria, soit, plus original, par lombricompostage à l’échelle industrielle. Le lombricompostage nécessite la contribution de plusieurs entreprises. Moulinot Compost et Biogaz, à l’origine de l’expérimentation de collecte et de valorisation de biodéchets de restaurants et commerçants dans Paris, collecte les biodéchets issus des repas fournis par Lenôtre, Horeto et Elior. « Nous avons estimé les biodéchets entre 200 et 250 grammes par repas, soit 45 tonnes pour toute la durée de la COP. Ces biodéchets seront méthanisés, sauf une benne qui sera destiné au compostage », indique Stéphane Martinez, président de Moulinot Compost et Biogaz. Ces biodéchets seront traités par le Flexidry, un équipement de déconditionnement conçu par la jeune société Green Creative, compostés par la Semardel et affinés par lombricompostage, pour aboutir à un compost « haute couture » au printemps prochain.
Enfin, le suivi du dispositif et des indicateurs sera assuré par l’Ordif.AC