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Les eaux minérales veillent sur leurs ressources

PUBLIÉ LE 28 AVRIL 2016
LA RÉDACTION
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Comme tous les captages d'eau destinés à la consommation humaine, les sources d'eau minérale doivent être protégées pour garantir la qualité de la ressource mais avec une différence de taille : une eau minérale ne doit être ni traitée, ni filtrée et être dotée d'une composition stable en minéraux pour bénéficier de cette appellation. Sans action curative possible, la prévention est essentielle. Une majorité d'impluviums - les aires d'alimentation des captages - est située dans des zones naturellement protégées mais une pollution n'est jamais à exclure. La réglementation prévoit quelques précautions pour limiter les risques de pollution accidentelle (forages, entreprises...) mais pour le reste c'est à l'embouteilleur de mettre en place des mesures de protection pour préserver son outil de travail.« Nous devons en permanence anticiper tous les risques potentiels », détaille Christophe Klotz, directeur d'Agrivair, la filiale créée par Nestlé pour protéger l'impluvium commun des marques Hépar, Vittel et Contrex dans les Vosges. « Nous réalisons près de 600 contrôles par jour depuis le forage jusqu'à la mise en bouteille », assure Cathy Le Hec, responsable de la protection des ressources en eau et relations locales chez Danone qui exploite plusieurs sources en France pour produire ses marques Evian, Volvic, Badoit et La Salvetat. Pour l'eau Mont Roucous, située dans les Monts de Lacaune, l'équation est plutôt simple. « L'impluvium fait 180 hectares et est entièrement recouvert de forêt originelle. A plus de 1000 m d'altitude, il n'y a pas d'agriculture », explique Denis Bernard, directeur d'exploitation de la source. Nerios, la société exploitante est déjà propriétaire de plus d'un tiers des terrains. Elle a par ailleurs signé des conventions avec 80 % des propriétaires de la zone (dont l'ONF) prévoyant des règles d'exploitation des forêts comme l'utilisation d'huile végétale dans les engins en lieu et place des hydrocarbures. Mais dans d'autres impluviums, l'agriculture peut constituer le risque  principal à long terme pour l'exploitation. Contrairement aux captages d'eau potable, l'impact économique généré par l'exploitation de la source permet parfois d'accélérer les actions. D'autant plus quand l'industriel exploitant apporte des aides financières conséquentes. « Dans la région de Vittel, l'embouteillage et le thermalisme sont les deux principales activités économiques. Cela donne plus de poids pour convaincre de l'intérêt de protéger la ressource », reconnaît Christophe Klotz. Pour la protection des 10 000 hectares de l'impluvium dont les deux tiers sont des terres agricoles, Nestlé consacre chaque année 1,5 million d'euros soit 1 euro par mètre cube embouteillé. Dans les années 1980, des études prévoyaient un risque de dépassement du taux de nitrates. Nestlé, propriétaire de 30 % de l'impluvium, s'associe alors à des chercheurs de l'Inra. «  Il fallait à la fois garantir la pérennité de la ressource et maintenir l'agriculture », détaille Chritophe Klotz. Des conventions sont passées avec les agriculteurs pour une extensification des pratiques et l'arrêt des  produits phytosanitaires. En compensation, Agrivair a mis à disposition du foncier supplémentaire et réalise pour le compte des agriculteurs la gestion de la fertilisation. 80 % des terres de l'impluvium sont désormais protégées et les taux de nitrates ont baissé. « La démarche est portée exclusivement par Nestlé mais cela n'empêche par les partenariats avec les collectivités. Nous accompagnons le territoire », précise Christophe Klotz.L'autre géant agroalimentaire Danone a mis en place un modèle d'action un peu différent. Sur chaque impluvium une association a été créée réunissant l'industriel et les collectivités dans une stratégie partenariale comme par exemple l'Apieme pour Evian ou la Bulle verte pour Badoit. « Les communes où sont situés les captages, qui bénéficient des retombées financières de l'exploitation, versent une participation. Les autres communes situés sur l'impluvium ne versent rien. Au total les collectivités versent un tiers du budget et l'entreprise les deux tiers restants », précise Cathy Le Hec. Des réunions ont lieu tous les mois pour faire le point de manière concertée sur l'avancement des projets. Au niveau des communes, il s'agit par exemple d'orienter vers le zéro pesticides et d'améliorer la collecte et le traitement des eaux usées. D'autres actions sont engagées sur l'exploitation des forêts ou l'agriculture. Sur l'impluvium d'Evian, le projet Terragr'eau entrera en fonctionnement avant la fin de l'année 2016. Il vise à méthaniser puis composter les effluents d'élevage (90 % du volume traité) associés aux déchets verts des collectivités du secteur pour produire du biogaz qui sera réinjecté dans le réseau. La fertilisation des exploitations sera ensuite gérée collectivement par une coopérative regroupant les partenaires du projet. « Ce système permettra de contrôler la fertilisation pour garantir la qualité de l'eau. Pour les agriculteurs, les charges d'épandage et d'achat d'engrais seront réduites. Pour les collectivités cela apportera une solution locale pour le traitement des déchets verts et permettra la production d'énergie renouvelable », résume Cathy Le Hec. Sur les 9,3 millions d'euros du projet, Danone en finance 40 % et les collectivités 20 %. Le groupe envisage déjà de déployer cette action sur les autres sources qu'il exploite. L'impluvium de Volvic sera la prochaine étape. Pauline Rey-Brahmi 
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