Lors de son inauguration en 2007, la station d'épuration d’Epernay-Mardeuil, dans la Marne, a été la première en Europe à mettre en place le procédé d'oxydation par voie humide (OVH) pour le traitement de ses boues. La technologie, proposée par OTV, consiste à chauffer des boues digérées à une température de 250 °C et sous une pression de 50 bars, en présence d’oxygène pur. A la sortie, un résidu solide minéral baptisé "Technosable", composé majoritairement d'argile, de calcaires et de phosphates, est obtenu.
700 tonnes à valoriser chaque annéeAprès 8 ans d'études techniques, un arrêté préfectoral a autorisé en février dernier, de manière inédite en France, la Communauté de communes d'Epernay Pays de Champagne (CCEPC) à valoriser ses 700 tonnes de Technosables produites chaque année. Deux filières sont concernées : les techniques routières et la céramique. « Pendant trois ans et en coopération avec le Cerema, nous avons réalisé un chantier pilote de remblaiement de tranchées d'assainissement avec du Technosable. Nos résultats montrent qu'il est possible de substituer 25 % des matériaux tout en respectant des contraintes géotechniques et environnementales », souligne Alexis Douillet, ingénieur eau et assainissement sur la Step. D'autres essais ont montré qu'il était possible d’introduire le résidu minéral, à hauteur de 7 %, dans les mélanges de production de faïence. « Avec ces deux filières opérationnelles, nous allons créer notre propre expérience sur place », ajoute Alexis Douillet. Seules deux autres stations d'épuration ont opté pour l'OVH en France : Aix-en-Provence et Rennes.
Julie Paysant