« Faire de Marseille une vitrine et un laboratoire dans le cadre du contrat de délégation de service public de l’assainissement pour Marseille, Allauch, Carnoux et Septêmes-les-Vallons », tel est l’objectif annoncé par Henri Madiec, directeur de Suez Provence lors de la présentation des solutions innovantes qui seront mises en oeuvre sur ce territoire.Acteur du contrat de baie de Marseille, le groupe, ?via sa filiale dédiée Seramm, participe à plusieurs actions. Ce contrat, d'un montant global de 265 millions d'euros sur 6 ans, compte notamment 185 millions d'euros mobilisés pour la création de 5 bassins de rétention, dont celui de Ganay à Marseille qui devrait permettre de retenir 1 million de m3 d’eau non traitée à partir de 2017. Ce dernier est particulièrement attendu car il devra résoudre le problème de déversement dans la rade des eaux usées par temps de pluie (60 épisodes en moyenne chaque année), dont plusieurs gros orages conduisant à la fermeture des plages pour pollution.En cause : un réseau de centre-ville ancien et unitaire qui impose alors de détourner les rejets devenus trop importants pour Géolide, la station d’épuration, vers la mer. Une pollution que la métropole qui vit les pieds dans l’eau et soigne désormais son attractivité, ne peut plus se permettre. D'autant plus que la directive sur les eaux de baignade de 2006, applicable depuis 2013, y allait de ses menaces.D'autres outils sont prévus pour améliorer l'assainissement de la cité phocéenne. Suez met en exergue différents outils numériques « innovants » : « Le Ph@re », un poste de contrôle centralisé, grâce à 150 stations de télésurveillance et 120 capteurs de niveau d’eau pour contrôler les ouvrages et gérer les données disséminées sur les infrastructures ; HydroMer, composante du Ph@re qui combine données terrestres, climatiques et marines et assure les bulletins de prévision de gestion des eaux de baignade ; les stations Sirene, pour la mesure continue et en temps réel de la qualité de l’eau des rivières urbaines (53 km) et des milieux marins récepteurs. Les usagers, pour leur part, se voient offrir la mise à disposition sur Internet de Marseille Info Plage.Côté faune et flore marine, Suez mène différentes actions : Re-cyst pour la réimplantation de Cystoseires, des algues brunes servant d'habitat à une petite faune ; Bionurse, avec l’implantation de nurseries dans les ports ou encore le développement de BEEST (Biomass Equivalency Ecosystem Services Transfer), une méthode visant à retracer la vie du territoire sur plus d’un siècle pour mieux en comprendre les effets.Marie-Line Lybrecht