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EAU

Les cultures énergétiques s'installent dans les zones de captage d'eau potable

PUBLIÉ LE 1er AOÛT 2016
LA RÉDACTION
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Comment protéger efficacement les aires d'alimentation de captages contre les pollutions diffuses sans compromettre l'activité agricole, c'est le casse-tête à résoudre. Depuis plusieurs années, les acteurs agricoles se penchent sur les cultures énergétiques produisant de la biomasse utilisée comme source d'énergie telles que le miscanthus et la plantation de saules ou de peupliers avec une forte densité (taillis à courte rotation ou TCR). Leurs avantages : elles sont pérennes, nécessitent peu voire pas d'intrants, peu d'interventions et couvrent le sol en permanence. « On oppose souvent cultures énergétiques et alimentaires. Implanter sur des zones de captage ne se fait pas au détriment d'une culture alimentaire et on peut, en plus, développer des synergies avec le territoire », explique Elodie Nguyen, chargée de mission à la chambre d'agriculture de Picardie qui a coordonné une étude nationale en 2014, financée en partie par l'Ademe. Elle a permis de recenser les projets existants, d'identifier les potentialités par bassin et de réaliser une analyse économique culture par culture. Parmi celles-ci, le miscanthus a depuis quelques années le vent en poupe : cette plante originaire d'Asie dont la culture dure au moins 15 ans produit beaucoup de biomasse avec des intrants quasi-nuls. C'est économiquement l'une des plus favorables pour l'agriculteur. Seule l'implantation est coûteuse : près de 3000 euros à l'hectare. Un projet pionnier a été lancé à Ammertzwiller en Alsace en 2009. Le captage, prioritaire au titre du Sdage, présentait en 2007 des taux de nitrates avoisinant les 40 mg/litre et des traces de désherbants. En parallèle de la mise en place de mesures agro-environnementales (MAE), 27 hectares de miscanthus ont été implantés en 2009 et 2010. Les agriculteurs se sont engagés pour 15 ans à ne pas fertiliser ni traiter. De son côté le syndicat d'eau potable local a pris en charge les frais d'implantation avec l'aide de l'agence Rhin-Meuse. Le débouché était tout trouvé puisqu'une chaudière collective à bois alimentait déjà certaines habitations du village. « Les agriculteurs approchent ainsi les marges brutes qu'ils avaient précédemment avec leurs cultures », assure Christophe Gintz, conseiller spécialisé énergies renouvelable/drainage à la chambre d'agriculture d'Alsace. Et les résultats sur la qualité de l'eau sont là : la concentration en nitrates a baissé de près de 10 points.A Brumath, ce sont 15 hectares qui ont été implantés en 2012. Une chaufferie destinée à alimenter les bâtiments communaux a été réalisée et une convention sur 17 ans signée pour garantir l'achat de miscanthus à un prix fixe aux agriculteurs. Elle a vu le jour grâce à la volonté de la collectivité de mettre en place un projet de territoire. Car le coût de son utilisation comme combustible est pour l'instant peu compétitif « La baisse du prix du gaz freine actuellement de nombreux projets », reconnaît Elodie Nguyen. D'autres débouchés existent comme le paillage horticole, une alternative intéressante pour les collectivités qui devront bientôt se passer de produits phytosanitaires. Le miscanthus peut aussi servir à réaliser un matériau de construction biosourcé mais la filière est encore émergente. A Brumath, le miscanthus, grâce à sa couverture permanente des sols, répond aussi à une problématique d'érosion et de ruissellement. Un atout des cultures énergétiques étudié par le projet Innobioma lancé l'année dernière en Seine-Maritime. « Il s'agit d'implanter des bandes de miscanthus ou de TCR de saules permettant d'améliorer l'infiltration de l'eau et éviter le ruissellement. L'objectif est d'installer 35 hectares de cultures pérennes d'ici trois ans », détaille Bastien Langlois, chargé du projet à la chambre d'agriculture de Seine-Maritime. Agissant à la manière des bandes enherbées, des haies ou des fascines, elles ont l'avantage de rester productives pour les agriculteurs. Le projet est soutenu par l'agence de l'eau Seine-Normandie qui finance à 70 % les implantations. « Les cultures énergétiques apparaissent globalement comme une solution gagnant-gagnant. C'est aussi une solution durable car elles sont implantées pour 20 ans. », explique Philippe Goetghebeur, directeur adjoint des politiques d'intervention de l'agence Rhin-Meuse qui reste néanmoins prudent sur le développement particulier du miscanthus (voir encadré). L'agence étudie désormais la possibilité d'orienter ses aides pour conforter les filières agricoles plutôt que d'indemniser les agriculteurs ou d'aider à l'implantation.Pauline Rey-Brahmi 
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