En France, les premiers traitements ultraviolets (UV) ont fait leur entrée à la fin des années 1980 sur les eaux usées pour protéger les eaux de baignade. « Dans les stations d’épuration urbaines, on a commencé à installer des UV en sortie de clarificateurs pour désinfecter l’eau à la place du chlore. On évitait ainsi la formation de sous-produits rejetés dans le milieu naturel. Et contrairement à l’eau potable, le traitement des eaux usées n’a pas besoin d’avoir une désinfection rémanente », souligne Abdelkader Gaïd, directeur de la validation à la direction technique et performance de Veolia qui a équipé dans les années 1990-1995 un bon nombre de stations balnéaires comme Pornic ou Deauville avec des UV.Ne consommant pas de réactifs, les procédés de désinfection UV agissent en éliminant les micro-organismes exposés à des longueurs d’onde germicides. Moins efficaces que l’ozone ou le chlore sur certains virus, ils sont en revanche très performants sur les parasites. Depuis leurs premières applications, les procédés à base d’UV ont évolué technologiquement. Les lampes UV à basse pression (BP) possèdent une puissance comprise entre 100 à 300 W environ et émettent à une longueur d’onde de 254 nm, agissant directement sur l’ADN des micro-organismes. Elles ont été complétées par des lampes UV à moyenne pression (MP) à la puissance beaucoup plus forte, de l’ordre de 1 à 50 kW environ, émettant sur plusieurs longueurs d’onde. L’avantage des moyennes pressions est la possibilité de diminuer le nombre de lampes, donc de gagner en compacité et en facilité de maintenance. Ce qui convient particulièrement aux grandes stations d’épuration. En revanche, les lampes MP consommeront plus d’énergie.Parallèlement à son application en eaux usées avec une extension possible pour la réutilisation des eaux usées traitées (Reut), le traitement UV s’est progressivement développé sur l’eau potable qui représente aujourd’hui son principal marché en France. La réglementation a largement contribué à son essor en resserrant les contraintes de qualité sur deux parasites (Cryptosporidium et Giardia) depuis l’arrêté du 14 mars 2007. Depuis 2012, les procédés UV sont également soumis à une attestation de conformité sanitaire (ACS-UV) émise par des laboratoires habilités par le ministère de la Santé. Ils sont généralement utilisés en couplage avec le chlore qui assure une désinfection rémanente en réseau de distribution. Cette double barrière de désinfection peut également être assurée par un couplage membrane et chlore, les membranes assurant alors l’élimination des parasites mais à un coût plus élevé. « À l’heure actuelle, le ratio entre UV et membranes atteint environ 70/30 sur les nouvelles filières », estime Abdelkader Gaïd chez Veolia. Sur les filières neuves, les UV ont également tendance à remplacer les traitements à l’ozone pour éviter la formation de sous-produits comme les bromates.Alexandra DelmolinoLire aussi : - Un système UV dernière génération pour Chambéry Métropole, par Jean-Paul Sachoux, directeur associé d’Abiotec- Réhabilitation réussie en Normandie, par Émilie Leclercq-Morelle, experte process assainissement chez Veolia Eau- Tester la filière UV pour la réutilisation des eaux usées traitées, par Xavier Bayle, directeur technique et R&D de BIO-UV