Par Jean-Paul Sachoux, directeur associé d’AbiotecLa désinfection de l’eau par ultraviolets (UV) est une technologie de plus en plus utilisée par les collectivités pour éliminer les micro-organismes présents dans l’eau de consommation. En effet, cette méthode utilise des lampes UV-C émettant à une longueur d’ondes de 254 nm à laquelle l’efficacité de la désinfection contre les micro-organismes est maximum. Des lampes UV dont le nombre et la puissance peuvent varier en fonction du débit et de la qualité physico-chimique de l’eau sont disposées dans un cylindre inox. Chaque lampe est protégée par une gaine de quartz pour éviter d’être en contact avec l’eau. Cette chambre UV inox est installée directement sur la canalisation existante et désinfecte en continu l’eau sans produits chimiques, sans goût ni odeur et sans problème de dosage ni de formation de sous-produits.Depuis le 1er janvier 2016, l’arrêté du 9 octobre 2012 relatif aux conditions de mise sur le marché et d'emploi des réacteurs équipés de lampes à rayonnements ultraviolets utilisés pour le traitement d'eau destinée à la consommation humaine est entré en vigueur, entraînant plusieurs changements. Antérieurement, chaque fabricant de systèmes UV calculait selon ses propres programmes de modélisation la capacité de traitement de chacun des appareils proposés avec une dose UV de 40 mJ/cm² à appliquer en fin de vie de lampes. Cette dose UV doit permettre d’éradiquer la plupart des germes pathogènes éventuellement présents dans l’eau de consommation, mais son calcul était propre à chaque fournisseur. De ce fait, il était possible de trouver pour un même débit d’eau à traiter un nombre de lampes et des puissances de lampes différentes selon les fabricants. Ce qui rendait la comparaison des différentes solutions très compliquée pour les clients et les bureaux d’études lors des appels d’offres.La nouvelle réglementation française a donc introduit l’obligation d’une attestation de conformité sanitaire (ACS-UV). Cela implique de faire passer chaque système UV de la gamme sur un banc d’essai afin de définir sa capacité de traitement. Ainsi le calcul de la dose UV est le même pour tous les fournisseurs de systèmes UV, conformément aux normes en vigueur (ÖNORM, DVGW USEPA). Les laboratoires habilités en France par le ministère de la Santé délivrent alors l’ACS-UV pour chaque nouveau système UV. Cette procédure est désormais indispensable à leur commercialisation pour potabilisation en France.La société Abiotec, spécialisée depuis 1985 dans la technologie UV, propose des systèmes de désinfection par UV pour des débits allant de 1 à plus de 2 000 m3/h. La large gamme des solutions commercialisées couvre aussi bien les besoins des collectivités que ceux des industriels ou des applications en eau de mer. Concernant l’eau potable, une gamme spéciale d’Abiotec a obtenu les ACS-UV et de nouveaux systèmes supplémentaires seront encore certifiés à l’avenir.C’est dans ce contexte que Chambéry Métropole qui produit et distribue l’eau potable pour ses 24 communes adhérentes, soit 64 500 abonnés, a décidé en 2016 de s’équiper d’un nouveau système UV d’Abiotec. Son choix s’est porté sur le procédé InLine avec ACS-UV pour équiper son site de Saint Jean de La Porte, situé en périphérie de Chambéry. Créée en 1994, cette station de pompage d’eau potable d’une capacité de 1 000 m3 par jour ne comportait pas de traitement de potabilisation. L’eau, potable sans traitement, est puisée dans la nappe de l’Isère à une profondeur de 30 mètres, évitant ainsi de pomper l’eau du lac de Chambéry. Mais par mesure de précaution et pour préserver le goût de cette eau, il a été décidé de mettre en place un traitement UV. Celui-ci permet de la désinfecter en cas de pollution accidentelle (bactériologique) tout en conservant ses qualités organoleptiques.La désinfection est assurée par un système UV d’Abiotec en ligne, installé sur la canalisation en diamètre DN 350 qui traite un débit de 800 m3/h avec 13 bars de pression de service. L’appareil est équipé de quatre lampes UV moyenne pression (MP) positionnées perpendiculairement au flux, pour un équipement ultracompact avec une perte de charge minimum. Grâce à leur forte puissance, le nombre de lampes UV peut être réduit. En outre, les lampes MP sont adaptées pour traiter des débits importants ou pour être placées dans des locaux exigus. Un capteur UV conçu aux standards de la norme allemande DVGW mesure en permanence l’émission UV des lampes et gère la régulation de puissance des lampes afin d’assurer en permanence une dose UV de 40 mJ/cm² conformément à la réglementation.L’armoire de contrôle et de puissance est déportée ; elle gère l’émission UV et avertit, via une télétransmission, les intervenants de Chambéry Métropole en cas d’alarmes éventuelles. L’émission UV des lampes et la qualité physico-chimique de l’eau sont surveillées ainsi que l’encrassement éventuel des gaines de quartz. Enfin, pour faciliter la maintenance du système UV, un mécanisme de nettoyage automatique, par moteur programmable et sans produits chimiques, maintient les gaines de quartz propres sans interrompre le traitement et sans démontage ni risque de casse. La maintenance régulière est ainsi réduite au simple changement annuel des lampes UV.Dans ce contexte, la solution UV d’Abiotec permet à Chambéry Métropole d’assurer simplement une bonne qualité bactériologique de l’eau distribuée à ses abonnés, sans goût de chlore.Lire aussi : - Désinfection UV, un fort potentiel pour toutes les eaux- Réhabilitation réussie en Normandie, par Émilie Leclercq-Morelle, experte process assainissement chez Veolia Eau?- Tester la filière UV pour la réutilisation des eaux usées traitées, par Xavier Bayle, directeur technique et R&D de BIO-UV?