Jeudi 22 mars a lieu la journée mondiale de l’eau, une journée de sensibilisation autour des enjeux liés à l’eau et à sa gestion durable. L’entreprise spécialisée dans les systèmes d’information géographique Esri France publie à cette occasion, deux cartographies témoignant de l’évolution de l’accès à l’eau potable dans le monde entre 1990 et 2015. Et l’ONG Solidarités international publie son baromètre de l’eau 2018.
« De nombreux pays sont mis au défi de fournir de l’eau potable et une éducation à l’hygiène à leur population, l’exposant aux maladies liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène », rappelle Esri France, entreprise spécialisée dans les systèmes d’information géographique. Afin de rendre compte de l’évolution de l’accès à l’eau potable dans les différents pays du monde, entre 1995 et 2015, Esri publie deux cartographies en ligne : l’une permet de constater rapidement l’évolution de l’accès à l’eau en vingt-cinq ans, grâce à un balayage horizontal comparatif. L’autre témoigne d’une évolution plus précise, année par année entre 1990 et 2015. Sur les deux cartes, le pourcentage de population ayant accès à l’eau potable est détaillé pays par pays. On constate ainsi qu’en 1990, de nombreux pays d’Afrique, mais aussi d’Amérique du Sud, d’Europe de l’Est (Roumanie) ou d’Asie du Sud-Est connaissaient de graves problèmes d’accès à l’eau. En 2015, le continent africain reste très touché par les difficultés d’accès à l’eau potable, même si la situation s’est nettement améliorée. En Angola par exemple, moins de la moitié (49%) de la population peut accéder à l’eau potable. La Mauritanie, le Soudan du Sud, l’Ethiopie, ou encore le Mozambique sont également concernés. En Asie la Mongolie et le Cambodge connaissent toujours des problèmes d’accès à l’eau. C’est également le cas en Afghanistan où 55,3% de la population a accès à une source d’eau améliorée.
Esri France rappelle que « l’eau contaminée est une cause majeure de maladie et de décès », et que « la qualité de l’eau est un facteur déterminant la pauvreté humaine, l’éducation et les opportunités économiques ».
Chaque année, 2,6 millions de personnes meurent en raison des maladies liées à l’eau
Egalement à l’occasion de la journée mondiale de l’eau, l’ONG Solidarités international publie son baromètre de l’eau 2018. D’après celui-ci, un tiers de la population mondiale boit de l’eau dangereuse, et 2,6 millions de personnes meurent chaque année en raison des maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre. Par ailleurs, 30% de la population mondiale n’a pas accès à des services d’alimentation en eau potable. 263 millions de personnes « vivent à plus de trente minutes du premier point d’eau ». Chiffre également alarmant : 4,5 milliards de personnes, soit 60% de la population mondiale ne disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité.
Ce baromètre estime que d’ici 2050, 40% de la population mondiale sera confrontée à des pénuries d’eau, ce qui est déjà le cas pour 500 millions de personnes. Toujours d’ici 2050, 80% des eaux usées à l’échelle mondiale risquent d’être libérées dans l’environnement sans traitement approprié. « A l’horizon 2050, jusqu’à 2 milliards de personnes risquent de souffrir d’une augmentation du stress hydrique. Elles pourraient être plus de 3 milliards en 2080 », souligne Solidarités international. Enfin, le baromètre indique de 90% de l’ensemble des risques naturels sont liés à l’eau et que « leur fréquence et leur intensité s’accroissent ».
Photo : Satkhira, Bangladesh, juillet 2016 / Solidarités International / DR