« Contrairement aux géotextiles qui constituent une solution pour la gestion quantitative de l’eau, l’aquatextile TenCate GeoClean est une solution pour la gestion de la qualité de l’eau dans les sols », explique le directeur général de TenCateGeosynthetics, Jean-Pascal Mermet. En effet, TenCate GeoClean est « oléo-dépolluant ». C’est-à-dire qu’il permet de retenir et d’éliminer grâce à un processus naturel, les résidus d’hydrocarbures contenus dans les eaux de ruissellement.
« Plus l’urbanisation et la l’imperméabilisation des sols est forte et moins l’infiltration des eaux est possible », souligne Jean-Pascal Mermet. Il prend l’exemple de Paris, où seuls 5 % de l’eau de pluie s’infiltrent en profondeur. 10 % s’infiltrent de façon superficielle, 30 % sont évaporés et 55 % finissent par ruisseler. Ces eaux de ruissellement chargées en hydrocarbures peuvent s’infiltrer et polluer les nappes.
(Crédit : TenCate Geosynthetics)
Absorption, nettoyage, stockage et biodégradation des hydrocarbures
Ainsi, l’aquatextile bicouche conçu et développé par TenCate Geosynthetics, une fois installé sous les surfaces d’infiltration, « accomplit quatre actions complémentaires », explique Olivier Artières, directeur de l’innovation du groupe. « Tout d’abord, l’aquatextile nettoie l’eau en fixant l’huile sur sa structure filamenteuse », développe-t-il :« Les filaments oléophiles qui le composent ont une capacité d’absorption de 99,9 % des huiles. » De plus, la grande perméabilité de cet aquatextile permet à l’eau de s’infiltrer sur toute sa surface. « Sa vitesse de perméabilité est supérieure à 10 mm/s », se félicite le directeur de l’innovation.
Une fois l’eau infiltrée et les hydrocarbures absorbés, la structure filamenteuse fine de l’aquatextile ainsi que sa surface de contact permettent d’héberger des microorganismes qui vont biodégrader les hydrocarbures. « TenCate GeoClean diffuse un activateur naturel de croissance, qui fait croître rapidement le microbiote et accélère ainsi la biodégradation », souligne Olivier Artières. L’aquatextile contient également un réservoir d’oxygène et d’eau et offre « un biotope optimal ». Le taux de dégradation atteint 100 g/m²/an, « soit dix fois la quantité moyenne d’huile déposée sur un parking (10g/m/an) », détaille-t-il. Enfin, en cas de déversement accidentel, la couche inférieure blanche assure une capacité de stockage d’huile supplémentaire.
Des bactéries digèrent des hydrocarbures / DR.
Un aquatextile pour remplacer les bassins de rétention ?
« Il s’agit d’un système autonome qui ne nécessite pas d’entretien et qui s’auto-régule selon les quantités d’hydrocabures », souligne Olivier Artières. Par ailleurs, le fait « d’infiltrer les eaux de ruissellement à la source de la pollution, permet d’éviter les investissements et la maintenance des bassins de rétention par exemple », fait remarquer le responsable marketing Europe du groupe, Nicolas Laidié. Alors que le prix de vente sera compris entre 5 et 20 euros HT/m², « on estime à 30 % les économies réalisées à l’investissement », indique le directeur général, Jean-Pascal Mermet. « Cela ne prend pas en compte les économies réalisables sur la maintenance », précise-t-il. La gamme TenCate GeoClean présente trois produits dont les capacités de rétention et de stockage diffèrent selon l’usage, la surface et la nature du site sur lequel l’aquatextile sera posé.
Les applications sont multiples : routes, fossés et noues d’infiltration, voies ferrées, aéroports, parkings, parkings d’engins de chantiers, plate-formes logistiques ou encore entrées de garages. « L’aquatextile se pose de préférence au moment de la construction de l’ouvrage, mais sur une route par exemple, il est assez simple de l’installer sous les fossés, ou de l’installer au moment de la rénovation des infrastructures existantes », souligne Jean-Pascal Mermet. La durée de vie de TenCate GeoClean est estimée à plusieurs centaines d’années.