La production primaire dans les océans a baissé d'environ 0,4 % chaque année. Crédits : Pixabay
Le programme européen de surveillance des océans, Copernicus Marine Service, s’est doté de nouveaux indicateurs permettant d’informer sur la température de surface de la mer et la production primaire.
Pour évaluer la santé des océans, l’Europe est dotée du Copernicus Marine Service (CMEMS). Nouveauté : ce programme européen d’observation a développé des indicateurs de surveillance, appelés « Ocean Monitoring Indicators », qui fournissent des données sur l’état des océans et de leurs écosystèmes.
Ces nouvelles données sur la température de surface de la mer et la production primaire constituent l’un des principaux ajouts scientifiques pour le programme européen. « Si la température de surface de la mer est connue, la production primaire est également une variable essentielle, car elle met en évidence le rôle de l’océan dans le cycle mondial du carbone », précisent les chercheurs.
Selon ces chercheurs, la production primaire est le socle de la chaîne alimentaire dans les océans. Celle-ci est liée à la pompe à carbone biologique qui affecte la quantité de carbone atmosphérique potentiellement séquestrée par l’océan. De ce fait, la production primaire apporte des informations sur la quantité de nourriture potentiellement disponible pour les organismes situés plus haut dans la chaîne alimentaire.
Ainsi, la production primaire peut servir d’indicateur pour l’élaboration des stratégies de gestion de la pêche, telles que la directive européenne sur la politique commune de la pêche.
Une production primaire en baisse depuis 1998
D’après les données présentées par le Copernicus Marine Service, la tendance mondiale pour les océans est négative entre 1998-2019. Au cours de cette période, la production primaire a baissé de 0,4 % chaque année, soit « une diminution faible mais significative de la production primaire pour l’océan mondial ». En revanche, la production primaire a légèrement augmenté au cours de la même période en mer Méditerranée.
Ces différences seraient dues à la réparation géographique de la production primaire qui est liée aux cycles saisonniers du rayonnement solaire, les vents ou encore l’apport en nutriments. Par exemple, les zones les plus productives sont situées dans les zones côtières.
« Ce type d’informations sur la santé de l’océan et les niveaux de production primaire est crucial pour comprendre l’habitat des espèces menacées, pour évaluer et gérer une pêche durable, ainsi que pour améliorer notre compréhension de la chaîne alimentaire marine », a commenté Alexandre Mignot, océanographe spécialisé dans les données biogéochimiques au Copernicus Marine Service (CMEMS).