Aucune reproduction n’a été observée chez la Guifette noire, s'alarme la LPO. Crédit : Eric Bégin/Flickr
Une étude réalisée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) montre que la sécheresse du printemps et de l’été 2022 a eu de nombreux impacts sur les espaces naturels en zones humides gérés par la LPO en Charente-Maritime et en Vendée.
Des assèchements précoces et prolongés des fossés et des zones humides, une quasi absence de reproduction pour certaines espèces d’amphibiens et d’insectes, une baisse de la fréquentation de l’avifaune...les conséquences sont multiples et la cause est unique. La sécheresse subie en 2022 a impacté les espaces naturels protégés en Charente-Maritime et en Vendée, alerte la LPO dans son rapport.
La sécheresse du printemps et de l’été 2022 a entraîné de nombreuses séquelles sur les dix espaces naturels gérés par la LPO en Charente-Maritime et en Vendée, couvrant une superficie de 13.390 hectares répartis en sept réserves naturelles nationales (RNN), une réserve naturelle régionale (RNR) et deux espaces protégés dont une en propriété. Selon son rapport, les fossés et les zones humides ont été asséchés, la reproduction de certaines espèces d’oiseaux, d’amphibiens et d’insectes a été considérablement réduite, et la fréquentation des oiseaux d’eau en migration a baissé. La gestion du bétail est devenue problématique, car l’abreuvement et le fourrage ont été affectés. « Aucune (reproduction, ndlr) n’a été observée chez la Guifette noire, classée en danger sur la liste rouge nationale des oiseaux nicheurs, sur la RNR de la Vacherie, qui concentre pourtant l’essentiel des effectifs du Marais Poitevin (de 30 à 40 couples entre 2018 à 2021) », s’alarme la LPO.
Ces effets ont été exacerbés par les pressions déjà existantes, notamment la gestion économique des niveaux d’eau, la prolifération des espèces exotiques envahissantes et l’agriculture intensive, peut-on lire dans l’analyse. « Si des événements similaires se produisaient plusieurs années de suite, certaines espèces pourraient être directement menacées ». Face à ce constat, la LPO appelle l’État à poursuivre la création et l’extension des réserves naturelles nationales. « La politique publique doit également œuvrer à la limitation des pressions additionnelles comme la chasse ou les pollutions chimiques partout en France et en particulier en périphérie de ces espaces protégés ».