MRL, filiale de Vinci, et le paysagiste idverde se sont associés dans une démarche d’économie circulaire pour reconstituer de la terre à partir de limon, un matériau qui auparavant était déversé dans des centres d’enfouissement techniques.
Deux sociétés se sont associées dans une démarche de réemploi de terres de déblai. L’une, MRL, filiale de Vinci, est spécialisée depuis plus de vingt ans dans le recyclage et la valorisation des matériaux inertes issus de la déconstruction des chantiers du BTP et du ferroviaire. La seconde, idverde, leader français et européen du paysage, contribue à la lutte contre les îlots de chaleur urbains et à la rétention d’eau à la parcelle par ses aménagements d’espaces verts et ses plantations au cœur des villes. Afin de répondre à une démarche d’économie circulaire et au zéro artificialisation nette exigé par la loi Climat et résilience, les deux partenaires expérimentent leur procédé, Orizome, sur quatre types de terre végétale. Ce procédé innovant permettra de désimperméabiliser les sols, de valoriser des déchets issus des déblais de chantier – ici le limon, une terre non polluée et inerte, un intrant important pour MRL – et de développer de nouveaux espaces végétalisés. Outre le réemploi de matériau, il permettra aussi de ne pas importer de terre agricole.
Une solution recyclée et recyclable Les premières plantations avec Orizome ont été effectuées en octobre 2022 dans la Métropole européenne de Lille, à Loos (Nord) sur un espace de 200 m2, retenu par l’Anru comme site d’intérêt national en matière de renouvellement urbain. Cette phase expérimentale menée avec la Fabrique de l’emploi, lauréate d’un appel à projets sur les terres fertiles, a été inaugurée le 23 juin. Les plants issus de cette terre végétale reconstituée sont sortis de terre et « des étudesscientifiques sont menées pour observer le développement racinaire, le comportement des végétaux, les besoins en eau », explique Mathieu Beauvillain, directeur de l’agence idverde de Lille. Les études seront poursuivies pendant un an. Outre le limon, « des matières organiques (déchets agro-alimentaires), des mycorhizes et des bactéries enrichissent le terreau pour lui donner toutesles propriétés du sol et lui permettent de se régénérer, d’assurer la pérennité des végétaux et de conserver une biodiversité », poursuit Mathieu Beauvillain. Issue de la recherche et développement des deux entreprises, la solution est entièrement recyclable et recyclée.
Une première commercialisation dans le Nord « Aujourd’hui, nous sommes en phase de prescription et de commercialisation », confirme Mathieu Beauvillain, qui après cette expérimentation prévoit, toujours en partenariat avec MRL, de déployer le terreau végétal Orizome sur un premier chantier, programmé dès cet automne, toujours sur la métropole de Lille. idverde mise sur une approche fondée sur la nature dans la lutte contre le réchauffement climatique, en augmentant la capacité de captation du carbone des plantes, la gestion de la ressource en eau ou encore l’action des végétaux sur la baisse des températures en villes.