Première matinée de l'eau, en 2022. / Crédits : Les Canalisateurs
À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau 2024, l’organisation professionnelle Les Canalisateurs planifie du 18 au 22 mars la troisième édition de l’événement « les Canalisateurs, acteurs pour la planète ». Placée cette année sous le thème « les réseaux d’eau à l’épreuve des générations », la Matinée de l’eau sera déclinée simultanément dans 18 régions de France.
L’objectif de l’évènement est de faire connaître au plus grand nombre la profession des canalisateurs et ses problématiques, de l’ancrer comme un acteur important du cycle de l’eau domestique, mais aussi naturel. Une centaine de personnes est attendue pendant la semaine du 18 au 22 mars dans les 18 régions participantes: entreprises de canalisations, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, institutionnels, agences de l’eau, associations et partenaires divers…
Au travers de tables rondes et d’interventions d’acteurs de la filière, l’accent est porté cette année sur la valorisation des métiers pour susciter de nouvelles vocations auprès des jeunes: un thème qui couvre les enjeux de ressources humaines, de transmission des compétences au sein des entreprises, de pyramide des âges, d’attractivité des métiers… mais aussi d’investissement dans les infrastructures de réseaux, de dette grise - ce qui n’est pas investi aujourd’hui par les générations actuelles pourra coûter plus cher demain - ou encore de niveau du prix de l’eau.
Au-delà du déficit financier, traduit par un déficit d’investissement dans les réseaux d’eau et d’assainissement estimé au total à environ 2 milliards d’euros par an, le métier de canalisateur, et plus largement les métiers des travaux publics, font face à un déficit d’attractivité occasionnant un vieillissement de la pyramide des âges : en 2022, les 55 ans ou plus représentait près de 16 % des effectifs (contre 12 % en 2010) et les moins de 30 ans environ 19 % (contre 22 % en 2010)1. En 2025, la part des plus de 55 ans dépassera celle des moins de 30 ans.
Par ailleurs, le déficit d’investissement dans les réseaux depuis de nombreuses années risque de s’accompagner également d’une perte de compétences humaines.
Il y a un risque que la fuite de compétences se poursuive. Selon le tableau de bord emploi-formation des CERC, le secteur a besoin de 1 100 canalisateurs chaque année pour renouveler les départs et compenser les créations/destructions de postes. Or, moins de 700 jeunes sont dénombrés en dernière année de formation initiale. En ajoutant les flux de formation continue, le nombre de personnes formées au total est insuffisant pour faire face aux besoins du métier.