A l’Université Paris Diderot, des chercheurs ont mis au point un processus catalytique capable de transformer le dioxyde de carbone en méthane, à partir de la lumière solaire.
Du carburant produit à partir de la lumière solaire ? Ce serait possible grâce à un procédé catalytique développé par des chercheurs du Laboratoire d’électrochimie moléculaire de l’Université Paris Diderot et le Centre national de recherche scientifique (CNRS). Ce procédé de « photosynthèse artificielle », mis en œuvre par les chercheurs Julien Bonin et Marc Robert, permet de transformer du dioxyde de carbone (CO2) en méthane (CH4), grâce à la lumière solaire et à un catalyseur à base de fer. « Au cours de ce processus, la molécule de CO2 perd progressivement ses atomes d’oxygène qui sont remplacés par des atomes d’hydrogène, stockant au passage de l’énergie sous forme de liaisons chimiques. »
Vers un recyclage du CO2
Cette « réaction de réduction », accélérée par le catalyseur en fer, permet d’obtenir à partir du CO2, « une variété de composés allant du monoxyde de carbone et de l’acide formique [tous deux étant des matières clés pour l’industrie chimique], au méthanol [un carburant liquide], jusqu’au méthane [principal composant du gaz naturel], forme la plus réduite ayant concentré le plus d’énergie », explique le communiqué de l’Université.
Cette découverte est donc prometteuse, car elle ouvre la voie au recyclage du CO2, « une molécule particulièrement inerte, (…) aujourd’hui considérée comme un déchet », selon les chercheurs. Ces derniers précisent que le procédé est très peu coûteux, car le fer, « un métal abondant et accessible ». De plus, le procédé fonctionne à pression et températures ambiantes avec le soleil comme seule source d’énergie. Pour ce laboratoire, ce processus catalytique « montre qu’il est possible de stocker l’énergie solaire renouvelable en une forme de carburant compatible avec les infrastructures industrielles et les réseaux d’énergie existants. »