Ce vendredi 1er juin, le ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, a présenté le plan gouvernemental de déploiement de l’hydrogène. Il prévoit notamment un investissement de 100 millions d’euros dès 2019, pour les premiers déploiements de l’hydrogène dans l’industrie, la mobilité et l’énergie.
Développer le stockage par l’hydrogène, la production d’électricité et de gaz vert à partir de l’hydrogène, ainsi que le captage du CO2, sont les priorités du plan présenté ce vendredi 1er juin par Nicolas Hulot. « D’une part les usages de l’hydrogène ne sont vertueux que si l’hydrogène est produit à partir d’une électricité décarbonée. D’autre part, le développement des énergies renouvelables, intermittentes, exige de faire preuve d’innovation pour stocker l’électricité produite et pour la réutiliser au moment où on en a besoin. Ce développement est essentiel pour atteindre la neutralité carbone », précise le ministère de la transition écologique.
Filière décarbonée, stockage des EnR et transports à l’hydrogène
Ce plan prévoit de développer la filière selon trois axes : la création d’une filière décarbonée, le développement des capacités de stockage des énergies renouvelables, et le développement des solutions zéro émission pour les transports (routiers, ferrés, fluviaux, etc.). Ce plan contient 14 mesures réparties selon ces trois axes. Afin de créer une filière décarbonée, le gouvernement fixe l’objectif d’atteindre une part de 10 % d’hydrogène décarboné dans l’hydrogène industriel d’ici à 2023 (entre 20 et 40 % d’ici 2028) ; souhaite mettre en place un système de traçabilité de l’hydrogène dès 2020 et « assurer la mise en évidence de l’impact environnemental de l’hydrogène dans la réglementation relative aux gaz à effet de serre », afin de différencier les différents modes de production de l’hydrogène.
Par ailleurs, dans le but de développer les capacités de stockage des énergies renouvelables, le plan prévoit de « lancer rapidement des expérimentations dans les territoires isolés », notamment des expérimentation d’électrolyseurs ; ou encore d’identifier les besoins pour le stockage par l’hydrogène et les conditions techniques et économiques d’injection d’hydrogène dans les réseaux. Enfin, pour développer l’hydrogène dans le secteur des transports, le gouvernement entend déployer des écosystèmes territoriaux de mobilité hydrogène « sur la base notamment de flottes de véhicules professionnels » ; déployer une flotte de 5000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds, ainsi que 100 stations de recharge, à l’horizon 2023 ; ou encore accompagner le déploiement de flottes territoriales de véhicules hydrogène.
« Le pilier d’un modèle énergétique neutre en carbone »
« C’est l’Ademe qui pilotera le déploiement [des 100 millions d’euros investis] et accompagnera les projets et acteurs de la filière partout en France », précise le ministère. Selon Nicolas Hulot, « l’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte-tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres ». Il estime que « la France est à la pointe sur cette filière, et je veux lui donner les moyens de conserver son avance au cœur d’une compétition mondiale déjà féroce car elle constitue un atout pour notre indépendance énergétique mais également un immense gisement d’emplois ».