Selon une étude de la banque américaine Morgan Stanley, le marché de l’hydrogène pourrait générer un revenu annuel de 2500 milliards de dollars en 2050, contre 130 milliards de dollars en 2017.
D’après un rapport publié le 22 juillet dernier par l’organe de recherche de la banque américaine Morgan Stanley, l’augmentation de la demande en énergies renouvelables, cumulée à la baisse de leurs coûts, pourrait faire baisser le coût de production de l’hydrogène de 70 % d’ici 2030.
Morgan Stanley rappelle qu’« actuellement, 96% de la production d’hydrogène provient de combustibles fossiles, principalement du méthane, mais aussi d’autres gaz naturels, des hydrocarbures liquides et du charbon ». Notamment car le procédé (sans émissions carbone) d’électrolyse de l’eau, coûte cher en électricité et devient « très peu rentable à court terme », est-il souligné. De fait, « la disponibilité croissante de sources d’énergie renouvelables, y compris l’énergie solaire et éolienne, pourrait laisser présager une forte baisse du coût de l’électricité au cours de la prochaine décennie », soulève le rapport.
Un développement dans les secteurs de la mobilité, de la chimie, ou du raffinage du pétrole
La co-directrice de l’équipe Morgan Stanley European Utility, Carolina Dores, estime que « la clé de la réduction des coûts pourrait être de construire des installations de production d’hydrogène conjointement à des parcs éoliens et/ou solaires ».
Ce moindre coût de l’hydrogène permettrait son développement dans différents secteurs, notamment dans le secteur de la mobilité. Et plus particulièrement pour les camions et taxis, selon la banque américaine. Plusieurs secteurs industriels seraient également concernés. Parmi lesquels : la chimie, le raffinage du pétrole ou encore la production d’électricité.
Des freins réglementaires et techniques
« Cependant, le secteur aura besoin d’un large soutien de la part des gouvernements », souligne Carolina Dores. Tant au niveau réglementaire que financier, notamment pour le développement des infrastructures. La banque relève en effet que le manque d’infrastructures de stockage et de transport de l’hydrogène constitue un obstacle au développement de ce gaz. Autres obstacles relevés par Morgan Stanley : les grands besoins en eau potable pour l’électrolyse, ou encore les freins sécuritaires (gaz inflammable, incolore et inodore).