Olivier Guiraud est le directeur général de Quadran Energies Marines, société née de la séparation des activités de Quadran en octobre 2017. Avec Shell et Deme, cette société forme l’un des consortiums ayant répondu à l’appel d’offres pour le parc éolien en mer au large de Dunkerque : « Moulins de Flandre ».
Quelles sont les activités de Quadran Energies Marines ?
Quadran Energies Marines est née de la cession d’une partie des activités de Quadran à Direct Energie en octobre 2017. La partie cédée concerne les activités d’énergies renouvelables terrestres sur le territoire français. Quadran Energies Marines se concentre sur les énergies marines en France, mais gère également les activités d’énergies renouvelables terrestres à l’international. Nous sommes présents dans une dizaine de pays et notre premier parc international a été mis en service à Maurice pour une capacité de 10 MW : ce sont les premières éoliennes installées en milieu cyclonique.
Nous développons par ailleurs une activité de valorisation énergétique des déchets en Asie du Sud-Est. Enfin, nous proposons l’offre de fourniture d’énergie verte « Energies libres » aux entreprises et collectivités.
Quel est l’enjeu de l’appel d’offres pour le parc éolien en mer au large de Dunkerque ?
L’enjeu est essentiellement de prouver que les coûts peuvent être attractifs et d’atteindre un prix moyen de production de 51 euros/MWh. En comparaison, pour premier appel d’offres français lancé en 2004, la moyenne était de 150 euros/MWh. Par ailleurs, le système de soutien est totalement différent que lors des premiers appels d’offres infructueux : avant, il s’agissait d’obligations d’achat, aujourd’hui, il s’agit de contrats de complément de rémunération. C’est-à-dire que l’Etat doit financer la différence par rapport au prix de marché. Il faut donc trouver un équilibre afin d’être neutre pour les finances publiques, tout en développant un projet robuste et ancré dans le territoire.
Nous nous sommes d’ailleurs associés à Enerfip pour la mise en place d’une campagne de financement participatif en phase de développement du projet. Puis en phase de production, nous souhaitons offrir la possibilité aux citoyens, entreprises locales et collectivités, d’entrer au capital du projet. La décision du gouvernement devrait être annoncée fin juin ou début juillet prochain.
Quelles sont les attentes de Quadran Energies Marines concernant le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ?
Nous espérons que l’appel d’offres de Dunkerque aura un impact positif sur la PPE, qui devrait être publiée dans la foulée en juillet. Cette PPE pourrait être plus ambitieuse sur l’éolien en mer. Les volumes d’appels d’offres sont limités, mais si demain Dunkerque prouve que ces projets ne coûtent rien à l’Etat, les volumes pourraient augmenter. Surtout concernant l’éolien flottant, dont la filière industrielle française est plus importante et développée que celle de l’éolien posé. Augmenter les volumes des premiers appels d’offres sur l’éolien flottant permettrait de rentrer concrètement dans une phase d’industrialisation, pour ensuite de diminuer les coûts.
Olivier Guiraud, directeur général de Quadran Energies Marines / DR