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ÉNERGIE

Vincent Maillard, co-fondateur et président de Plüm Énergie

PUBLIÉ LE 15 MAI 2020
VINCENT MAILLARD, CO-FONDATEUR ET PRÉSIDENT DE PLÜM ÉNERGIE
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Vincent Maillard, co-fondateur et président de Plüm Énergie
Alors que la France commence son déconfinement progressif cette semaine, Environnement-magazine.fr continue de proposer aux professionnels de raconter leur confinement et leur vision de l’après-crise. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Vincent Maillard, co-fondateur et président de Plüm Énergie.

Quelle était votre journée type en confinement ?
 
Avec l’annonce des mesures de confinement, ma routine « Métro, Boulot, Dodo » s’est transformée en « Boulot, Dodo ». La crise a entrainé avec elle un grand nombre d’inattendus et de points à régler en simultané. De fait, ma charge de travail a augmenté. Je me concentre en priorité sur les diverses solutions pour s’adapter à la situation actuelle :  un travail évolutif au fil des semaines et des annonces. Je suis également de près ce qu’il se passe sur les marchés de l’énergie, très impactés en cette période. En dehors des temps de travail, j’essaie de faire un peu de sport et de préserver certains moments avec ma femme.

Comment avez-vous adapté votre activité professionnelle à cette situation inédite ?

L’ensemble de l’équipe est passée en télétravail dès le lundi 16 mars. C’est une pratique que nous permettions déjà de manière ponctuelle, nous y étions donc préparés. Mis à part quelques congés pour garde d’enfants, nous avons pu maintenir l’ensemble de l’équipe en poste. L’essentiel de l’activité continue ainsi, à distance. Visio-conférences, apéroskype… nous avons adapté notre manière - formelle et informelle - d’échanger, afin de garder le lien et la proximité entre les équipes. Une room virtuelle a été créée, sur laquelle une playlist est diffusée chaque vendredi pour que l’ensemble des collaborateurs travaillent avec la même ambiance musicale. Une tradition que nous avions mise en place dans l’open-space et qui s’est poursuivie depuis nos lieux de confinement respectifs !

D’un point de vue business, nous avons dû redéfinir les priorités pour pouvoir avancer sur certains projets en « mode confinés ». Avec la baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros et la diminution de la consommation de nos clients issus du secteur public (B2G), nous faisons face à une situation exceptionnelle. Il s’agit aussi désormais d’anticiper et de se préparer aux impacts à moyen terme que peut avoir cette crise sur une entreprise comme la nôtre.

Quels seront, selon vous, les impacts de l’épidémie sur votre entreprise ?
 
Notre activité est impactée de façon différente selon la typologie de clients que nous accompagnons : les particuliers et les collectivités.

La consommation des collectivités a fortement diminué avec le confinement et la fermeture de la majorité des lieux publics. Cela impacte directement nos marges, mais aussi notre gestion des achats / reventes en matière d’énergie.

La consommation électrique des ménages a, à l’inverse, augmenté durant cette période de confinement, et ce d’environ +10% à +15% en moyenne selon nos estimations. Cette consommation inhabituelle est un budget supplémentaire qui est loin d’arriver au meilleur moment, notamment pour les foyers déjà très affectés financièrement par des pertes de revenus, souvent dues à un arrêt de travail pour garde d’enfants, une mise en activité partielle ou encore la fermeture d’un commerce. Chez Plüm Énergie, nous avons donc fait le choix de nous engager aux côtés des français en réduisant de 50% le tarif de notre abonnement pendant toute la durée du confinement. Une offre solidaire qui devrait ainsi s’élever à hauteur de 60.000 euros. C’est une façon pour nous de redistribuer nos rentrées exceptionnelles, liées à cette surconsommation électrique, directement avec les consommateurs afin de les protéger autant que possible de la précarité énergétique.

Quelle est la première chose que vous ferez en déconfinement ?

Je voudrais revoir mes amis, mes proches, sans danger. J’ai besoin de sortir de cette dynamique où l’on ne peut se voir que numériquement. L’envie de faire la fête est bien là, même si le  début du déconfinement n’est pas un grand jour de fête. J’ai également hâte de revenir au bureau, et de retrouver les équipes, désormais masquées. Je ne sais pas encore quelle forme cela prendra, mais nous trouverons une manière de trinquer et de partager un moment informel ensemble, pour ressouder les troupes.

Selon vous, à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?

Deux scénarios sont envisageables. Le premier, malheureusement le plus probable, est un retour rapide au « business as usual », sans changement notable comparativement à l’avant-crise. C’est une solution de facilité, qui comblera qui plus est les frustrations subies durant la période de confinement… mais nous donnera le sentiment, dans quelques mois, que la crise n’aura été qu’une sorte de pétard mouillé, en termes de changement. Et si rien ne change, si nous poursuivons la logique productiviste jusque-là en place, nous en paierons à nouveau les frais, plus tard, peut-être avec un autre virus, peut-être avec parasite touchant l’ensemble des récoltes mondiales, peut-être avec autre chose encore.

Le second scénario est basé sur l’idée que cette crise serve de déclencheur. Certains événements permettent de bifurquer d’un modèle vers un autre. La crise sanitaire actuelle doit être l’un d’eux. Ce sera aux politiques d’en prendre la mesure. S’ils disent aujourd’hui être conscients du nécessaire changement de paradigme, cela tiendra-t-il dans la durée ?

Nous devons bâtir ce nouveau modèle sur l’existant : la crise a fait émerger de nombreux élans de solidarité ainsi qu’une prise de conscience généralisée des impacts de l’activité humaine, du changement climatique, mais aussi des fragilités sociales de notre pays.
Je souhaite sincèrement, profondément, que nous tirions leçons de la période inédite et douloureuse que nous traversons pour accélérer la transition écologique via le développement de filières locales, et ce dans tous les secteurs, à commencer par les plus vitaux : Santé et Alimentation bien sûr, mais aussi Énergie.

Nous devons faire le choix d’un approvisionnement en énergie renouvelable produite exclusivement localement. Une production d’énergie verte et locale qui permettra la création de valeur dans l’Hexagone en favorisant les emplois locaux, l’insertion sociale et la transition agricole. Une souveraineté énergétique qui devra être accompagnée par un changement des comportements autour de la manière de se chauffer, de se déplacer, de travailler… pour réduire autant que faire se peut nos empreintes énergétiques !
 
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