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ÉNERGIE

[Tribune] Le non-sens de la voiture électrique qui fonctionne sans énergies renouvelables !

PUBLIÉ LE 14 SEPTEMBRE 2020
JULIEN TCHERNIA, COFONDATEUR ET PRÉSIDENT D’EKWATEUR
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[Tribune] Le non-sens de la voiture électrique qui fonctionne sans énergies renouvelables !
Julien Tchernia, cofondateur et président du fournisseur d’énergie alternatif, ekWateur, propose un zoom sur la voiture électrique. "Si elle fonctionne aux énergies fossiles, elle perd tout son caractère vert ! Il faut donc (re)penser le marché et faire en sorte que véhicule électrique et énergie renouvelable aillent de pair", estime-t-il.
 
Nul doute que nous avons tous apprécié l’environnement plus sain pendant les deux mois de confinement et que nous appelons de nos vœux les plus chers le développement de la voiture électrique pour pouvoir enfin respirer un air plus pur.
 
Fortement soutenues par le gouvernement via des primes à la conversion ou des bonus-malus, quelles précautions prendre pour que ces voitures soient aussi vertes qu’on le souhaite ?
 
Comment fonctionnent les voitures électriques ?
 
D’où vient l’énergie électrique nécessaire à l’alimentation de ces véhicules propres ? Comme l’électricité de nos bâtiments, usines, ou rues, l’électricité des voitures provient des centrales de production existantes : nucléaire, renouvelable, charbon, gaz... Pour certaines des énergies fossiles polluantes pour la planète. Et donc ce n’est pas parce que la voiture n’émet pas de CO2 que l’électricité utilisée pour la recharger n’en a pas émis. La pollution n’est pas enrayée mais déplacée. Et est ce pertinent d’alimenter une voiture électrique par une centrale à charbon ? N’est-il pas moins polluant de verser directement l’essence dans le réservoir de son véhicule ?

Étudions la chaine de l’énergie dans son ensemble. Un moteur électrique à un très bon rendement : environ 90% de son énergie est transformer en énergie mécanique. Pour le moteur à explosion ce rendement est beaucoup plus faible et est de l’ordre de 35 %. Un taux sans appel en faveur du moteur électrique. Mais cette vision fait abstraction de l’intégralité de la chaine de production. En effet, sachant que le rendement d’une centrale à charbon est de 30% et que la déperdition d’énergie lors du transport de l’électricité le long des câbles est de 15%, le rendement du moteur électrique passe alors à 25%. De l’autre côté, la chaîne du pétrole est très peu énergivore par rapport à l’énergie qu’elle transporte : entre l’extraction et la pompe, la perte est d’environ 10%. Cela donne un rendement total de la chaine essence de 38 %. C’est mieux… Entre une voiture à essence et une voiture électrique dont l’électricité provient du charbon, pas de doute il faut garder la voiture à essence. 
 
Et si les voitures électriques étaient le véhicule du monde d’après ?

Le caractère écologique de la voiture électrique est donc intimement lié à sa source d’énergie. Si elle provient d’énergie renouvelable, ce véhicule remplit sa fonction intrinsèque de non polluant. Il est donc indispensable d’associer ces deux volets, voiture électrique et énergie renouvelable sans quoi l’effet est encore plus néfaste. Or aujourd’hui l’énergie renouvelable ne représente que de l’ordre de 17% de l’énergie produite en France. Les ambitions de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe la part des énergies renouvelables à 33% de la consommation finale brute d’énergie en 2030.  

Les détracteurs des énergies renouvelables jouent sur l’aspect intermittent du solaire et de l’éolien. C’est un fait. Mais aujourd’hui de nombreuses entreprises travaillent sur des technologies permettant de lisser la consommation. C’est le cas notamment de Jedlix, une startup qui propose un logiciel permettant de stopper la recharge lors d’un pic de consommation d’électricité et de charger automatiquement le véhicule électrique aux heures creuses avec de l’électricité la plus verte et au prix le plus bas. La voiture électrique devient alors une partie de la solution à l’intermittence de la production de renouvelable. Comme le chauffe-eau électrique, en son temps, a résolu une partie du problème de la surproduction d’électricité d’origine nucléaire la nuit, la batterie des voitures électriques résout une partie de la problématique de stockage des énergie renouvelables.

Nous avons donc là l’occasion de substituer la demande d’énergie fossile par de l’énergie électrique d’origine renouvelable en France, tout en simplifiant le déploiement…Attelons-nous ensemble à faire de la voiture électrique un véhicule du monde de l’après.
Julien Tchernia, cofondateur et président d’ekWateur / DR
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