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ÉNERGIE

Trois questions à : François Monnet, président de l'Association chimie du végétal

PUBLIÉ LE 1er FÉVRIER 2021
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Trois questions à : François Monnet, président de l'Association chimie du végétal
François Monnet, président de l'Association Chimie Du Végétal
L’Association chimie du végétal (ACDV) s’est donné pour mission de promouvoir et structurer la filière des matériaux et produits biosourcés issus de matières premières végétales. Cette filière constitue aujourd’hui une opportunité économique en faveur de la transition écologique. François Monnet, président de l’Association chimie du végétal (ACDV) fait le point sur les grands enjeux qui attendent les produits biosourcés en France.

Quelle est la situation actuelle et les perspectives économiques de la filière de la chimie du végétal ? Comment se situe la France par rapport aux autres pays européens ?

Cette jeune filière industrielle représente déjà en France un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 10 milliards d’ euros. Hors crise, elle connaît une croissance de +5 % par an et est créatrice d’ emplois à forte valeur ajoutée, difficilement délocalisables: on estime qu’ elle génère 165.000 emplois (directs et indirects) sur le territoire.

La France bénéficie de nombreux atouts en la matière, que le contexte sanitaire ne remet pas en question : côté ressources elle est toujours, avec 29 millions d’ha de surface agricole utile, la première puissance agricole de l’Union eruopéenne et dispose de la troisième forêt européenne. Elle peut aussi s’appuyer sur un tissu industriel dense avec plusieurs leaders mondiaux, des start-up innovantes et dynamiques, et un environnement de R&D favorable. Notre principal compétiteur européen est aujourd’hui l’Allemagne, même si d’autres pays émergent rapidement dans cette course à l’innovation industrielle tels que la Finlande ou l’Italie. Ceux qui sauront prendre ces nouvelles parts de marché s’installeront durablement dans le paysage industriel européen et mondial.


Quels sont les secteurs dans lesquels les produits biosourcés se développent le plus ? Et qu’apportent-ils de mieux au consommateur ?

La filière est aujourd’hui portée par son fort potentiel d’innovation. Recourir à des matières premières végétales ne permet pas seulement de réduire notre dépendance au pétrole mais répond aussi aux grands enjeux industriels du siècle. En effet, les produits biosourcés contribuent à réduire l’empreinte carbone des produits manufacturés, et ce quel que soit le secteur d’activité concerné (peintures, détergents, cosmétiques, emballages, bitumes...). C’est un atout majeur à l’heure de la décarbonation de l’économie.

Ils présentent également d’ autres atouts du point de vue de leur performance : allègement de matériaux (par exemple dans le cas des plastiques), plus grande transparence, meilleure robustesse (rendant les matériaux plus durables), moindre toxicité,...Cet apport de fonctionnalités spécifiques est à la base de leur croissance. Ils répondent enfin, comme l’a montré la deuxième édition de notre Baromètre Igop/ ACDV de juin 2020, aux attentes des consommateurs en recherche de produits plus naturels : 87 % des français ont une bonne opinion des produits biosourcés.

Votre filière a été identifiée comme clé dans le plan « France Relance ». Qu’est-ce que cela représente pour ces industriels ?

Tout d’ abord, il s’agit d’une reconnaissance du dynamisme de notre filière industrielle et de sa contribution à la transition écologique et à la réindustrialisation du pays. Ce faisant, ce plan devrait permettre de desserrer les freins à la croissance, notamment en facilitant l’accès aux marchés de ces nouveaux produits, en favorisant le financement de l’industrialisation - qui prend des années dans notre domaine - et en accompagnant les besoins en compétences.
Ce soutien devrait aussi prendre des formes plus directes telles que la préférence d’achat de la commande publique prévue dans le projet de Loi Climat qui va bientôt être examiné par le Parlement.
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