Plus de 100.000 exploitations agricoles pourraient participer à la production d’énergie solaire à l’aide d’installations agrivoltaïques d’ici 2030, déclare l’Ademe. Afin de documenter scientifiquement cette pratique, la société Valeco lance en partenariat avec le Pôle ovin de Charolles, centre constitutif de l’EPLEFPA de Fontaines-Sud Bourgogne et la Chambre d’agriculture de Saône et Loire, une expérimentation portant sur les effets qualitatifs et quantitatifs d’une installation photovoltaïque au sol sur l’élevage ovin.
La mise en œuvre de ce partenariat avec l’entreprise Valeco « vise à mesurer l’impact agronomique et zootechnique de la présence de panneaux photovoltaïque sur des parcelles à vocation agricole », commente Michael Floquet, directeur de l’exploitation agricole de Charolles. « L’acceptabilité de cette pratique par le monde agricole est souvent limitée aux zones à faible voire très faible potentiel de production, par crainte de diminution du potentiel de production national. L’expérimentation mise en œuvre sur notre site doit nous permettre d’évaluer l’impact réel de la présence de panneaux sur le potentiel de production des prairies et par la même de l’élevage ovin mis en œuvre sur ces surfaces », ajoute Laurent Solas, Technicien en production ovine à la Chambre d’agriculture de Saône et Loire.
Trois zones de test
Les trois zones selon les modalités choisies pour l’évaluation. Crédit : Valeco
L’expérience est menée de janvier 2022 jusqu’à décembre 2024 au sein d’une prairie permanente exploitée par le lycée agricole EPLEFPA Fontaines-Sud Bourgogne situé à Charolles. Valeco a mis en place dès l’été 2021 une installation pilote réparties en trois zones : une première dans laquelle les rangées de panneaux solaires sont espacées de 2,5 mètres ; une deuxième où l’espacement est de 4 mètres ; et une zone témoin dépourvue de panneaux.
En analysant simultanément les trois zones, les données récoltées permettront in fine de comparer « la ressource fourragère et le comportement des ovins allaitants selon différentes modalités ». Les mesures réalisées sur une année complète de diversité floristique, de hauteurs et densités d’herbe, et de valeurs nutritionnelles, visant à quantifier et qualifier la ressource fourragère, seront croisées avec les données météorologiques dont l’ensoleillement et la pluviométrie. L’évaluation donnera également un aperçu des effets probables sur le comportement et le bien-être des animaux.