Enerplan vise la mise en service en 2025 de centrales solaires représentant une puissance de 10 GW.Crédit : Pixabay
Le Syndicat des professionnels de l’énergie solaire Enerplan appelle l’État à mettre en place un « Plan d’urgence solaire ». Les mesures présentées permettraient d’atteindre près de 10 % d’énergie solaire dans la production française d’électricité à l’horizon 2025.
Insécurité d’approvisionnement, fluctuation des prix de l’énergie, et dépendance énergétique... les derniers mois ont mis en lumière la vulnérabilité du système énergétique européen. Dans ce contexte, Enerplan demande à l’État d’instaurer dans les trois prochains mois un « Plan d’urgence solaire » visant l’installation annuelle de 10 GW de photovoltaïques en 2025, soit près de 4 fois plus qu’en 2021. Avec ces installations, l’énergie solaire représenterait fin 2025 environ 10 % de la production française d’électricité.
Le syndicat propose un projet recouvrant tous les aspects de l’énergie solaire ( entre production, réindustrialisation, raccordement, stockage, et formation) ainsi que le développement d’une industrie de fabrication de panneaux solaires pour assurer une « indépendance complète ». Ces mesures seraient applicables au sein d’un Plan d’urgence à établir le rapidement en concertation avec l’État, pour atteindre un objectif de mise en service en 2025 de centrales solaires représentant une puissance de 10 GW et 1,5GW annuels soit multiplier par 20 les capacités annuelles installées d’ici 2025.
Cet objectif de 10 GW raccordés sur l’année 2025 correspond à un cumul raccordé de 2022 à 2025 de 25 GW, soit près de 30 TWh de production électrique supplémentaire « soit l’équivalent de 30% des importations de gaz russe (100 TWh) soit plus que la production annuelle d’un EPR à 2 réacteurs (23 TWh) » indique Enerplan. Ce plan s’inscrit également dans une vision long-termiste selon laquelle le solaire devrait représenter au moins 25 % de la production électrique française, « soit environ 160 TWh , c’est à dire 10 fois la production actuelle et au moins 9TWh de production de chaleur ».
Des mesures d’application
Parmi les mesures présentées dans ce plan d’urgence, Enerplan propose de renforcer la mobilisation foncière de tous les terrains (parking, toitures) pour ces installations à travers un « système dérogatoire immédiat et jusqu‘en 2025 » afin de réduire la procédure de permis de construire à 1 an maximum, « incluant les études d’impact et les enquêtes publiques, et ce sous réserve de l’approbation du conseil municipal, avec une liste d’exclusion de terrains non éligibles à cette dérogation à définir ». Ensuite d’élargir les critères d’éligibilité des terrains aux appels d’offre et d’augmenter leurs volumes. Le syndicat recommande également de promouvoir l’autoconsommation en ouvrant le régime simplifié de déclaration jusqu’à 50 kW ( par installation) et en donnant une prime fixe pour les projets de 100 à 500 kW pendant les projets construits entre 2022 et 2023.
Quant au développement d’une filière de production photovoltaïque, Enerplan ambitionne d’encourager les gigafactories et se donne pour objectif de produire en France d’ici 2025 « un minimum de 5 GW/an de panneaux / cellules / et silicium ». Mais pour produire, il faut former. Le syndicat rappelle le besoin d’au moins 20.000 emplois qualifiés supplémentaires d’ici 2025. Un besoin qui nécessité d’augmenter le nombre d’ingénieurs et techniciens formés chaque année en formation initiale et continue.