Equinor, compagnie d’énergie pétrolière et éolienne norvégienne, et le bureau d’études Brouard Consulting s’impliquent dans la mise en œuvre du premier démonstrateur de stockage d’hydrogène renouvelable et décarboné en cavité saline baptisé « Hypster ». L’expérimentation du stockage de l’hydrogène vert à Etrez (Auvergne-Rhône-Alpes) démarrera en 2023.
Lancé en 2021 à Etrez, le démonstrateur « Hypster » porte sur le stockage souterrain d’hydrogène bas-carbone en vue d’ouvrir la voie à la création d’une filière à l’échelle industrielle. Ce projet qui entre dans une phase de construction de l’unité d’électrolyse, accueille deux nouvelles entreprises qui contribueront à son avancement. D’une part, Equinor apportera au projet ses compétences en gestion d’énergie, tandis que Brouard Consulting mettra ses capacités d’analyse et de calcul dans le domaine du stockage souterrain au profit de ce projet en cours de développement.
13 millions d’euros sont investis dans Hypster qui vise à identifier la place du stockage dans la chaîne de valeur de l’hydrogène pour accompagner l’essor de la filière en Europe. Dans ce projet sont impliqués : l’Ineris, Storengy, Armines-École polytechnique, Inovyn, ESK, Element Energy, et Axelera. Plusieurs entreprises partenaires ont également pris part au projet en fournissant le matériel nécessaire à l’étape de construction : un électrolyseur PEM d’une puissance de 1 MW (Elogen) ; un compresseur destiné à la plateforme de production et une platine de chargement (Howden) ; les éléments de complétion (Schlumberger) ; les tubes de transport de l’hydrogène entre la surface et la cavité saline (Vallourec).
Les deux nouveaux partenaires intégrés au projet contribueront avec leurs savoir-faire respectifs à son développement. Equinor est en charge de réaliser des tests bactériologiques au sein de la cavité principale et de mener une veille technologique pour les systèmes de purification. Ces missions visent à fournir « l’hydrogène le plus pur possible lors de la phase de commercialisation de l’hydrogène stocké en cavité saline et qui sera déployé après les résultats du projet de recherche et développement ».
Quant au bureau d’études spécialisé dans le stockage souterrain Brouard Consulting, il mènera des calculs numériques visant à modéliser précisément le comportement thermodynamique des cavités salines et à contrôler la stabilité mécanique du massif de roche environnant.
400 kg d’hydrogène par jour
Pour mémoire, le site s’appuiera sur le photovoltaïque, l’hydraulique ainsi qu’un électrolyseur de 1 MW. La future installation vise à produire près de 400 kg d’hydrogène par jour, soit l’équivalent de la consommation de 16 bus hydrogène. « Cette production permettra de tester le stockage d’hydrogène vert à hauteur de 2 à 3 tonnes dans un premier temps jusqu’à l’utilisation de la capacité totale de la cavité saline identifiée, soit 44 tonnes », précise-t-on chez Storengy dans un communiqué.
Avec la validation des études d’ingénierie, la deuxième phase du projet est enclenchée. Les porteurs du projet ont entamé en ce début d’année la concrétisation de la plateforme de production d’hydrogène en surface et la conversion d’une cavité saline en stockage d’hydrogène. A l’issue des différents travaux, l’expérimentation du stockage de l’hydrogène vert démarrera en 2023.