Les portes ouvertes provoquent des déperditions thermiques. Crédit : ALF photo/Adobe Stock
Dans un contexte de tension énergétique, un plan de sobriété s’impose a déclaré fin août la Première ministre, Élisabeth Borne. Pour réaliser des économies d’énergie, le Groupement Actibaie, syndicat professionnel, appelle notamment à l’automatisation des portes de magasins.
Le prix de l’électricité s’envole et de possibles rationnements sont attendus cet hiver. Pour s’adapter au contexte de crise énergétique, les commerçants, hôteliers, et restaurateurs sont invités à faire des économies d’énergie. Le Groupement Actibaie, affilié à la Fédération française du Bâtiment, propose à ces acteurs d’engager des travaux d’automatisation des portes.
Le secteur tertiaire représentait en 2016 une surface chauffée « de près de 973 millions de m² pour une consommation d’énergie finale de 19,5 Mtep, soit environ 15 % de la demande d’énergie française », apprend-on dans un rapport de l’Ademe. La moitié de la consommation d’énergie du secteur est occupée par les activités commerciales et les bureaux. Les équipements de chauffage et de la climatisation sont également parmi les deux postes de consommation les plus importants dans le tertiaire.
Faute de travaux de rénovation énergétique dans les bâtiments, « les portes ouvertes provoquent des déperditions thermiques et augmentent la consommation énergétique des locaux d’environ 20 % », avance Vladimir Luzbhin-Asseev. Or une solution existe sur le marché : les portes automatiques piétonnes. « Toute porte battante peut être automatisée ou à défaut remplacée par une porte coulissante ce qui permettrait aux commerces de remplir leurs obligations réglementaires, mais également de réaliser des économies d’énergie importantes », ajoute le Responsable Technique du Groupement Actibaie.
Une initiative à généraliser
Un projet de décret, relatif à l’obligation de fermeture des ouvrants des bâtiments ou une partie de bâtiments tertiaires chauffés ou refroidis, a été passé en consultation publique en janvier 2021. Celui-ci « a été rejeté par le CSCEE. La raison donnée était qu’il serait difficile de contrôler l’application d’une telle mesure », rappelle Vladimir Luzbhin-Asseev.
Toutefois, des villes comme Lyon, Besançon, et Paris ont pris des arrêtés municipaux pour inciter les magasins climatisés à fermer leurs portes durant cet été. Pour le Groupement Actibaie, ces initiatives sont à généraliser pour pallier les températures hivernales. « Les arrêtés préfectoraux et les amendes infligées aux magasins qui ne les respectaient pas montrent qu’une obligation de fermeture des portes est tout à fait applicable et contrôlable. Il est donc temps que le décret soit remis à l’ordre du jour des législateurs », conclut-il.