« Le temps du déploiement est venu. » C’est en ces termes que Philippe Boucly, président de France Hydrogène, qui réunit 460 acteurs français de la filière (grands groupes, PME, collectivités…), est revenu sur les faits marquants de l’année 2023. Cadre législatif, marchés, recherche, formation… Bien des sujets ont fait l’actualité de la filière hydrogène française au cours de l’année qui vient de s’écouler.
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« Plus de 100 000 emplois à l’horizon de 2030 »
Plusieurs projets sont sortis de terre en 2023, que ce soit pour la production, le transport ou le stockage d’hydrogène décarboné. Parmi eux, figurent les projets d’ampleur Normand’Hy (400 millions d’euros d’investissement, 200 MW de capacité et une mise en service en 2026), HyVence (production photovoltaïque raccordée à des électrolyseurs), GravitHy (la première « gigafactory » de fer pré-réduit à l’hydrogène), HypSTER (le premier démonstrateur de stockage d’hydrogène renouvelable en cavité saline) ou encore HySow (600 kilomètres de canalisations permettant le transport de 16 TWh par an d’hydrogène décarboné).
Côté recherche et formation, Philippe Boucly souligne que « plus de 220 formations menant aux métiers de l’hydrogène sont recensées à ce jour ». « La filière recrute et offre d’ores et déjà des opportunités », poursuit-il, rappelant que « le potentiel est de plus de 100 000 emplois à l’horizon de 2030 ». Autre motif de satisfaction pour le président de France Hydrogène : « L’Europe est à la première place mondiale pour les dépôts de brevets. » Cocorico, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), l’IFP Energies nouvelles et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) occupent les trois premières places du classement international des instituts de recherche qui déposent des brevets liés à l’hydrogène. Pour l’heure, 17 projets de R&D sont financés en France dans le cadre d’un PEPR (programme et équipement prioritaire de recherche), à hauteur de 83 millions d’euros.
Enfin, Philippe Boucly a terminé sa présentation par un mot concernant la révision actuelle de la Stratégie nationale hydrogène, publiée le 15 décembre et qui était en consultation jusqu’au 19 janvier dernier. Les objectifs à 2030 (6,5 GW d’électrolyse bas-carbone) et 2035 (10 GW) sont maintenus. « Mais on peut toujours aller plus loin… », a tenu à souligner le président de France Hydrogène.