Ces derniers mois, deux véhicules propulsés à l'hydrogène avec un moteur standard ont été dévoilés. La première annonce est venue de la PME lilloise H2 Développement, qui a présenté son Ultim Car, premier prototype français du genre. Puis BMW s'est invité à la fête en lançant au Mondial de l'automobile l'Hydrogen 7, premier véhicule de série utilisant ce principe. Ces voitures font la démonstration de la « facile » conversion d'un moteur à essence en moteur à hydrogène, sans passer par la phase électricité comme dans une pile à combustible. Comme l'explique Philippe Bruyerre, d'H2 Developpement, « l'adaptation consiste à adjoindre un second rail d'injection, relié à un calculateur ». Le moteur travaille alors en bicarburation, soit à l'essence, soit à l'hydrogène, et le coût reste accessible. L'intérêt est évident puisqu'en mode hydrogène la combustion rejette essentiellement de l'eau, moitié moins de NOx et 99 % de CO2 en moins. Toutefois le bilan en termes de gaz à effet de serre se calcule selon le mode de production de l'hydrogène. Hydrolysé à l'aide d'énergie renouvelable, il affiche la valeur tout à fait acceptable de 10 g/km. Avec le reformage d'hydrocarbures, ce chiffre atteint 100 g/km. Mais, le principal enjeu réside dans le stockage. Pour H2 Développement, le choix d'un rack de quatre bouteilles standard (à 200 bars) installé à l'arrière du véhicule limite l'autonomie à 100 km. Prochainement des bouteilles plus légères et à pression plus élevée (350 bars puis 700) devraient permettre d'atteindre très vite 200 km d'autonomie, puis nettement plus. BMW a déjà atteint ce premier seuil grâce au stockage sous forme liquide. Il a pour cela conçu un réservoir de 8 kg, composé d'une double couche d'acier et de vide extrêmement isolante pour maintenir l'hydrogène à bonne température.