L'un des freins au développement des véhicules fonctionnant grâce aux piles à combustible (PAC) est la nécessité d'utiliser de grandes quantités de platine comme catalyseur. Or, ce métal précieux est très cher et son prix ne cesse de grimper. De plus, peu de pays en produisent (Afrique du Sud et Russie essentiellement), et l'avènement massif des PAC induirait une forte dépendance géopolitique. D'où les nombreuses recherches visant à lui trouver un substitut dans les piles de type PEM (proton exchange membrane), les plus adaptées aux voitures. Des chercheurs américains viennent précisément d'y parvenir. Certes, les performances de leur catalyseur sont encore loin de celles des PAC actuelles. Mais la preuve est faite que le platine ne serait pas indispensable.
Rajesh Bashyam et Piotr Zelenay, du Laboratoire national de Los Alamos (Nouveau-Mexique), ont conçu un catalyseur à base de cobalt entouré de molécules organiques, qu'ils ont déposé sur un support en noir de carbone. « Le catalyseur ainsi obtenu est cent fois moins performant que ceux à base de platine, mais contrairement à tous les essais menés depuis des dizaines d'années, ses performances restent stables dans le temps », indique Jean-Pol Dodelet, professeur à l'université du Québec. Cette première étape indispensable doit être suivie par des progrès au niveau de la vitesse des réactions. Cependant, « des experts de General Motors ont indiqué qu'il n'était pas nécessaire d'atteindre les performances du platine : on peut multiplier par dix la quantité de catalyseurs sans trop gêner le fonctionnement de la PAC », souligne le chercheur. Mais, même dans ce cas, il reste à décupler au moins ses performances.