Le secteur aéronautique s'interroge sur les moyens de réduire son impact carbone, mais les aéronefs propres font déjà partie de la vie d'Anne Lavrand. En novembre 2006, cette femme de quarante et un ans, originaire des Hautes-Alpes, a créé l'Apame, l'Association pour la promotion des aéronefs à motorisation électrique1. Avec deux objectifs : lutter contre les nuisances sonores et diminuer la production de gaz à effet de serre. C'est après avoir travaillé chez un hélicier comme chef de projet, qu'Anne a franchi le pas. Elle a d'abord monté son bureau d'études, il y a trois ans, puis son association. Du rassemblement de quelques compétences, l'Apame est vite passée à un vrai conglomérat de techniciens et de spécialistes de l'aviation légère, largement soutenu tant par les associations de riverains que par l'Ademe, le ministère de l'Écologie et le pôle aéronautique et spatial Pégase. « Notre souhait est de pouvoir, à terme, prendre le pas sur les appareils thermiques, projette Anne. Car nous pensons que l'avenir de notre loisir doit en être ainsi. » C'est donc vers la conception et le développement d'appareils électriques que se sont lancés les adhérents de l'Apame. Ils s'apprêtent à faire voler Souricette, le premier avion électrique au monde. Cette aventure résulte d'un projet nommé Voler en silence. Il repose sur un système de moteur électrique et d'hélice silencieuse, une technologie qui peut faire planer aussi bien un avion monoplace qu'un paramoteur, un ULM ou un motoplaneur.