Les effets sanitaires du bruit sont connus. Ils sont pourtant loin d'être tous prouvés scientifiquement car difficilement quantifiables (grande variabilité individuelle, multifactorialité, etc.). La Région Île-de-France a récemment rendu public les résultats d'une étude menée en 2005 par le cabinet Open Rome auprès de 78 généralistes et 4 391 de leurs patients âgés de plus de 15 ans dans trente communes franciliennes. C'est la première fois qu'une telle méthodologie est utilisée à si grande échelle sur cette thématique. Conclusion : l'exposition aux bruits routiers, ferroviaires et aériens se trouve statistiquement corrélée à l'hypertension chez l'homme, à l'augmentation des arrêts de travail et des hospitalisations chez la femme, aux troubles du sommeil et à la consommation d'anxiolytiques et d'antidépresseurs. Les « troubles objectifs du sommeil » sont ainsi deux fois plus fréquents chez les femmes qui utilisent leur voiture plus de deux heures par jour ou les transports en commun pendant plus d'une heure, et même douze fois plus chez les hommes enfourchant leurs deux-roues motorisés plus de deux heures quotidiennement. Autre exemple : les hommes entre 40 et 69 ans prennent presque six fois plus fréquemment des médicaments contre la tension artérielle quand des avions survolent leur domicile à moins de 1 000 mètres. « Une occasion pour nous de réitérer notre demande d'étendre le couvre-feu d'Orly à l'aéroport de Roissy », indique-t-on au conseil régional. L'échantillon de l'étude n'est cependant, par sa nature même, pas représentatif de la population francilienne et donc directement extrapolable. Les auteurs de l'enquête recommandent donc des investigations complémentaires, ce dont a convenu Michel Vampouille, vice-président de la Région chargé de l'environnement. Notons par ailleurs que le ministère de la Santé devrait prochainement lancer une étude d'expologie (témoins équipés de dosimètres) au niveau national.