Richard Rogers, prix Pritzker 2007 (le « Nobel de l'architecture »), s'intéresse à « la manière dont les villes pourraient être conçues afin d'absorber une croissance urbaine massive et rester durables ». Cela ne signifie pas uniquement des villes qui polluent moins, mais aussi des villes où il fait bon vivre. Il s'appuie pour cela sur des exemples positifs et négatifs glanés dans les villes les plus modernes (rarement les mieux conçues) ou les mégapoles des pays pauvres. Partisan d'une « ville dense et socialement diversifiée où les activités économiques et sociales se recoupent et où les communautés sont regroupées autour de quartiers », il repousse avec force le modèle des villes américaines, divisées en zones d'activité (quartier d'affaires d'un côté, loisirs de l'autre, logements ailleurs...), qui sont malheureusement copiées par nombre de pays en développement. C'est la voiture qui a permis
cette compartimentation, tout en détruisant les interactions sociales entre voisins. Richard Rogers montre également comment les bâtiments eux-mêmes peuvent répondre à nos besoins, favoriser l'utilisation de l'espace public, comme dans le Centre Pompidou qu'il a conçu, et qui est « imaginé non comme un monument mais comme un lieu public où différents âges, intérêts et cultures pouvaient se côtoyer ».