GPL
DE L'ELDORADO AU FIASCO
En 2008, le prix du gazole a augmenté de 20 % et celui du GPL de 2,7 %. » Pour Joël Pedessac, directeur général du Comité français du butane et du propane ( CFBP), il n'y a pas photo : le GPL carburant est compétitif, économiquement comme écologiquement, au point qu'il peut légitimement revendiquer « 5 % du parc à moyen terme, soit 1,8 million de véhicules », au lieu de 140 000 aujourd'hui. Le hic : la filière ne séduit pas. Malgré un bond des ventes en deuxième monte (+ 25 % sur les huit premiers mois de l'année, avec 2 300 véhicules équipés), le marché des véhicules neufs montés en série a perdu 50 % entre janvier et août 2008, en dépit du bonus de 2 000 euros. Depuis 2003, le parc roulant s'est réduit de 10 000 véhicules par an « alors qu'en moyenne européenne, on est à + 10 % », compare Alain De Grève, à l'Association européenne du GPL. Même le marché des flottes captives ne répond pas. Alors pourquoi ? Contrairement au GNV ou à l'E85, le réseau de distribution, riche de 1 850 stations-service, est hors de cause. Est-ce l'oeuf ou la poule, l'offre ou la demande ? « Je vous mets au défi de trouver un vendeur en concession qui vous propose spontanément le GPL », se navre Joël Pedessac, fatigué qu'on lui rebatte aussi les oreilles avec l'explosion de Vénissieux et autres accidents constatés par le passé sur des voitures au GPL. Le directeur du CFBP rappelle juste une chose : « En 1995, je me souviens d'un modèle GPL qui passait déjà les normes Euro 5 prévues pour 2011 ». À méditer.