Chaque jour, 70 000 Lorrains se rendent au Luxembourg pour travailler, ce qui sature certaines infrastructures routières, comme l'autoroute A31. Démarche pionnière en Europe, un schéma stratégique de mobilité transfrontalière (Smot) a ainsi été élaboré afin de favoriser les transports alternatifs à la voiture individuelle, comme le train, l'autocar et le covoiturage. La politique régionale en faveur de cette pratique s'articule autour de trois axes.
Le premier vise à mettre en réseau les offres existantes en proposant un portail Internet unique référençant les initiatives de covoiturage dans la région, afin d'éviter la multiplication des sites indépendants. « Mis en place en mars dernier, notre portail redirige les usagers vers les sites de trois opérateurs. Nous avons préférer fédérer l'offre plutôt que de créer un site supplémentaire qui aurait dilué le potentiel, explique Alain Abeya, directeur adjoint de la direction de la mobilité et de l'économie des transports du conseil régional de Lorraine. Nous souhaitons désormais étoffer cette offre en permettant à d'autres opérateurs d'intégrer notre dispositif et, à terme, constituer une base de données commune. »
Le deuxième point consiste à soutenir la création de parkings de covoiturage en cofinançant leur réalisation dès cet automne. Grâce à des lieux clairement identifiés, situés à proximité des axes empruntés par les frontaliers, sécurisés et réservés à cet usage, la pratique du covoiturage doit être mieux structurée. Pour cela est prévue une enveloppe de 1 million d'euros mobilisée dans le cadre d'un appel à projets auprès des collectivités. La Région financera la moitié de l'installation sur la base d'un coût maximum de 2 500 euros HT par place de parking créée. Toutefois, les communes mettant en place des actions en faveur de l'environnement dans les domaines du paysage et de la biodiversité, de l'eau, de l'énergie, du bruit, des déchets et des bonnes pratiques environnementales durant le chantier verront ce financement porté à 60 %. Seront d'abord privilégiés les aires de stationnement situées à proximité immédiate des axes routiers ayant un taux de charge élevé, ainsi que les projets situés en zones rurales ou périurbaines non desservies par le TER et proches de routes supportant un fort transit. L'intermodalité avec un réseau de transports collectifs routiers, urbains ou interurbains, sera aussi encouragée.
Enfin, la troisième disposition régionale en faveur du covoiturage est le soutien apporté à l'association Résautom, qui développe un projet de mise en relation dynamique des covoitureurs grâce au couplage des technologies de la téléphonie mobile et du GPS.
L'ensemble de cette politique s'inscrit dans les objectifs de report modal du Smot, qui vise à atteindre 15, puis 20 et 25 % de frontaliers utilisant un mode alternatif à la voiture individuelle d'ici à 2030.