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Accueil > Actualités > Mobilité > Compétences vertes Des évolutions plutôt qu'une révolution
MOBILITÉ

Compétences vertes Des évolutions plutôt qu'une révolution

PUBLIÉ LE 1er DÉCEMBRE 2009
LA RÉDACTION
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Toute l'information de cette rubrique est dans : Environnement Magazine
Le magazine pour les acteurs et décideurs du développement durable et des métiers de l’environnement.
« Groupe dynamique, ambitieux, figurant parmi les leaders du marché des énergies renouvelables, recherche responsable technique éolien et photovoltaïque (h/f). » Parue sur un site de recrutement, cette annonce témoigne du potentiel, en termes d'emplois, de certaines filières environnementales, production d'énergie en tête. Mais les compétences demandées sont-elles nouvelles ? Pas de prime abord, si l'on en juge le développeur Web que recherchait, début novembre, Green cove ingénierie. En fait, la réalité est moins tranchée : cette entreprise de seize personnes spécialisée dans le covoiturage prévoit de recruter, en 2010, cinq commerciaux compétents en mobilité. « Nous sommes au confluent des technologies de l'information et de la communication, du transport et du développement durable : difficile de trouver le profil idéal, explique Arnaud Sarfaty, président de l'entreprise. Notre équipe comprend des graphistes, des juristes de l'environnement et des diplômés d'écoles de commerce avec une spécialisation dans les collectivités et les administrations nécessaire pour appréhender les relations avec les institutions, mais aussi les enjeux sociaux, prégnants en matière de transport. » Des compétences plus larges, plus transversales, que va apporter, par exemple, une des nombreuses spécialisations estampillées développement durable. Donnent-elles naissance à de nouveaux métiers ? Ne s'agit-il pas plutôt d'évolutions de métiers existants, revisités par l'adjonction du préfixe éco ou du suffixe vert ? Un écodesigner ne fait, somme toute, qu'élargir ses critères d'analyse aux impacts environnementaux. Dans l'automobile, le développement de la traction électrique ne remet pas en question les fonctions, mais rééquilibre les spécialités : « Le moteur électrique sollicite davantage les électroniciens de puissance, au détriment des ingénieurs mécaniciens », explique Éric Prosé, P-DG de SynergEthic, PME de quatre personnes aux Mureaux (78) qui développe le Tilter, un véhicule urbain à trois roues. Selon Le Monde, Renault - qui n'a pas souhaité nous répondre - mobilise aujourd'hui 600 personnes sur la rupture apportée par la voiture électrique. Et bientôt 1 000. Seul hic, l'entreprise, touchée par la crise comme tout le secteur, est passée aux quatre cinquièmes (le vendredi est chômé), et peut difficilement embaucher après avoir supprimé près de 2000 postes au Technocentre, à Guyancourt (78). Selon la CGT, « les équipes sur l'électrique travaillent comme des fous ». Conséquence, la charge de travail, mais aussi les compétences, sont encore plus transférées vers les équipementiers. « Les PME au savoir-faire historique sur la traction électrique sont saturées, car tous les constructeurs sont engagés dans cette voie », reprend Éric Prosé. Peugeot avec Mitsubishi, mais aussi Heuliez, Bolloré ou Goupil Industrie, qui prévoit de « pérenniser ou d'embaucher environ une vingtaine de personnes » d'ici à la fin de l'année... Le manque de compétences concerne les systèmes de gestion des batteries, de contrôle des moteurs, de récupération de l'énergie de freinage, etc. Comme pour le bâtiment ou l'industrie, la gestion globale de l'énergie à bord du véhicule fait appel à une nouvelle discipline, l'ingénieur systémicien. « Le véhicule dans son ensemble est appréhendé comme un système », souligne Éric Prosé. « Cette approche va continuer à se développer au sein de la gestion de projets : elle traduit une remise en question assez globale, sur des sujets combinant beaucoup de critères et de plus en plus complexes. Elle permet aussi d'apporter des solutions et de l'industrialiser dans un temps de plus en plus court », considère Rémi Castella, président de E2-Cad, société d'ingénierie électrique à Cergy-Pontoise (95). Ce bureau d'études automobile a dû embaucher en quelques mois une dizaine de personnes pour faire face à la demande, et envisage de poursuivre sur cette lancée. Qui dit nouveaux développements dit conception et études, et donc des profils techniques et scientifiques. Comme chez Exosun, une PME de 50 personnes qui développe des systèmes photovoltaïques équipés d'un système de suivi de la course du soleil. « Nous avons embauché des mastères en énergétique, en énergies nouvelles ou renouvelables, comme ceux dispensés par l'Ensam de Bastia ou l'École centrale de Lyon, explique Jean-Noël de Charentenay, directeur général de l'entreprise basée à Martillac (33), qui apprécie aussi la licence professionnelle Ster (sciences et technologies des énergies renouvelables) de l'IUT de Tarbes. Des profils rompus à l'« irradiance » solaire, le calcul de la quantité d'énergie reçue par un panneau et la prévision de la production électrique. Dans le cadre de sa R & D, Exosun travaille aussi sur la concentration. « Nous avons engagé un oiseau rare, un docteur spécialisé dans la concentration thermodynamique : depuis 1984, aucune thèse n'avait été passée au CNRS sur ce sujet. Un second doctorant, spécialisé sur la concentration photovoltaïque, est parti en post-doc en Israël. Ce qui donne une idée du développement de la filière française », déplore Jean-Noël de Charentenay. Au retard institutionnel s'ajoute un autre frein au développement des éco-activités, en aval cette fois-ci : la distribution. Pour Jean-Jacques Gachter, P-DG d'Ovo Bike, spécialisé dans le vélo à assistance électrique (VEA), ces nouvelles activités ont besoin « de supers commerciaux capables de convaincre des revendeurs dubitatifs : le VEA est souvent perçu comme un produit pour flemmards ». Selon lui, un nouvel usage du vélo va se développer « notamment en milieu urbain » et entraîner la création d'un réseau de points de vente. Des structures « qui auront besoin de personnel pour conseiller, réparer et entretenir ». Des profils classiques, mais sensibilisés à la mobilité durable.
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