Exonérée de cotisations sociales pour l’entreprise et fiscales pour le salarié, l'indemnité kilométrique vélo (Ikv) ne coûtera pas cher à celles qui la mettent en place, martèlent les défenseurs de ce nouveau dispositif. Pour le promouvoir un observatoire est lancé au sein du Club des villes et territoires cyclables. Pour l'heure une dizaine d'entreprises se sont manifestées. Le démarrage est donc lent. L'Ikv intéresse aussi des collectivités dont la ville de Paris ou la communauté urbaine du Grand Dijon. Mais la loi de finances rectificative 2015 qui l'a instaurée la cantonne au secteur privé. Un projet de décret toutefois circule pour élargir la cible de ce dispositif.Nouvelle évaluationSelon une seconde évaluation commandée par l'Ademe à Inddigo et réalisée de décembre 2014 à juin 2015 auprès d'une dizaine d'entreprises expérimentant l'Ikv, ses impacts sont positifs sur le report modal, la santé et les autres effets induits d’ordre qualitatif dans la vie de l’entreprise. Elle génère bien "un véritable effet d’entraînement sur la pratique du vélo" et "a en partie permis de convertir au vélo des salariés étant en carence d’activité physique". Des freins sont aussi pointés. Le principal : l’impossibilité de combiner cette indemnité avec un remboursement d’une partie de l’abonnement aux transports en commun. Au vu des plafonds mensuels fixés (35 à 50 euros par mois en général), il est aussi à craindre qu'ils soient dépassés, surtout durant la belle saison se prêtant bien à une pratique plus fréquente.Efficacité dans le tempsL'étude Ademe laisse aussi entrevoir de nouvelles attentes (mise en place de services additionnels venant conforter la pratique). Et montre un fort niveau d’acceptation de la mesure auprès de l’ensemble des salariés, y compris les non-cyclistes. Mais "elle doit néanmoins être rapidement relayée par un bouquet de services vélos complémentaires et une mise en cohérence de la politique de stationnement automobile pour rester efficace dans le temps". Morgan Boëdec