Une étude publiée par l’Ademe s’intéresse à l’impact des difficultés de déploiement du nouveau vélo en libre-service parisien, sur le marché du vélo de la capitale.
L’Ademe rappelle que le changement de prestataire pour Vélib’ (anciennement JCDecaux, remplacé par Smovengo) a « entraîné le remplacement des bornes et vélos et ces travaux, qui s’étirent en longueur depuis l’automne 2017 », ce qui a « occasionné une importante baisse de disponibilité des Vélib’ ». De fait, début juin, seules 750 stations sur les 1400 prévues étaient opérationnelles. Les abonnements ont également chuté : 300.000 en 2017 et moins de 220.000 en avril 2018.
Les magasins multisports relèvent une nette augmentation des ventes
L’agence a enquêté auprès de 89 magasins de vélos parisiens (sur 101 identifiés au total) : si les vendeurs ne se prononcent pas unanimement sur les effets de l’arrivée du Vélib’ à Paris (en 2007), il estiment que « en favorisant la pratique du vélo dans la capitale, le Vélib’ pourrait être bénéfique à leur activité ». Mais la « panne » de Vélib’ engendrée par le changement de prestataire a été bénéfique pour le marché du vélo, selon 30 % des vendeurs, qui affirment que les ventes ont augmenté. En particulier les grandes chaînes de magasins multisports, qui sont 89 % à affirmer que les ventes ont progressé depuis fin 2017. L’Ademe estime ainsi que les péripéties de Smovengo ont « rendu le vélo nécessaire à Paris ».
Les vélos en libre-service sans bornes « décrédibilisent l’image du vélo »
Par ailleurs, l’arrivée des vélos en libre-service sans station ne semble pas avoir impacté le marché du vélo, « notamment du fait de la faible qualité de ces vélos », est-il précisé. Les vendeurs « considèrent aussi cette nouvelle offre comme un ‘substitut au Vélib’ ». Par ailleurs, la mauvaise qualité de ces vélos et leur état de dégradation « décrédibilisent l’image du vélo et ont un impact négatif sur l’espace public », ajoutent les vendeurs interrogés.
Selon l’Ademe, « s’il s’avérait durable, le report vers le vélo personnel serait porteur de nombreuses implications pour les collectivités : les systèmes de VLS seraient alors à considérer non pas comme une solution à long terme mais plutôt comme un outil permettant la transition entre le non-usage du vélo et l’adoption d’un vélo personnel ».