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MOBILITÉ

[Tribune] Vehicle-to-Grid, le supplément d’âme technologique qui va contribuer à la transition énergétique

PUBLIÉ LE 23 SEPTEMBRE 2019
LOUIS SHAFFER, DIRECTEUR DU SEGMENT ÉNERGIE DÉCENTRALISÉE POUR LA RÉGION EMEA CHEZ EATON
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[Tribune] Vehicle-to-Grid, le supplément d’âme technologique qui va contribuer à la transition énergétique
Cette semaine, Louis Shaffer, directeur du segment énergie décentralisée pour la région EMEA chez Eaton, revient sur la technologie de Vehicle-to-grid. Selon lui, elle est nécessaire au développement à grande échelle des véhicules électriques. 

L’arrivée des véhicules électriques (VE)
a changé la donne pour tous ceux qui participent à la production, la distribution et la consommation d’énergie, cette dernière catégorie regroupant un large éventail d’acteurs des secteurs public et privé.

Les services publics d’électricité pionniers en la matière considèrent les VE comme une charge flexible qui peut, avec une infrastructure et des logiciels appropriés, être gérée et contrôlée, évitant ainsi des investissements d’amélioration des réseaux locaux souvent coûteux.

Alors que les VE ne représentent encore aujourd’hui qu’une faible part des ventes de voitures neuves, la conjoncture économique et écologique leur laisse présager une belle croissance. Cette adoption est appuyée par le secteur public et les gouvernements européens dans le cadre d’efforts de grande envergure visant à réduire l’empreinte carbone des modes de transports et à améliorer la qualité de l’air. Toutefois, pour faire face à la croissance massive attendue des VE, il faut investir pour s’assurer qu’il existe une infrastructure de recharge adéquate dans les lieux publics. Si l’on veut stimuler les taux d’adoption des VE, il faudra installer des chargeurs plus rapides à des endroits clés afin de pouvoir recharger facilement et rapidement les batteries, qu’il s’agisse d’un long trajet en voiture ou d’une simple course à faire.

Avec la V2G (Vehicle-to-grid), la batterie de la voiture, couplée à un chargeur bidirectionnel, peut se recharger en dehors des heures de pointe, mais peut également injecter l’excédent d’énergie dans le réseau en période de forte demande, lorsque la voiture est garée. Dans le cadre d’une ressource agrégée comprenant d’autres voitures compatibles V2G, les VE en stationnement peuvent alors constituer des centrales électriques virtuelles, représentant ainsi une ressource flexible sur laquelle l’exploitant du réseau peut compter pour équilibrer celui-ci. En outre, une infrastructure de charge électrique bidirectionnelle intelligente peut faire correspondre l’excédent de production d’énergies renouvelables à la charge des VE, contribuant ainsi à la décarbonisation de la mobilité. On peut s’attendre à ce que les exploitants d’installations dotées de parcs de stationnement fournissent une capacité de charge des VE publics adaptée à leur usage, alimentée par la production d’énergie propre. L’investissement sera rentabilisé par la réduction du coût de l’électricité, les revenus provenant du soutien du réseau et la fidélité accrue des clients qui apprécient la possibilité de recharger leurs VE à ces endroits.

Au sein de l’Union Européenne, plusieurs projets pilotes sont déjà en cours, recensés par le consortium SEEV4-City.

À Amsterdam, une expérimentation est menée avec une dizaine de participants utilisant des véhicules Nissan Leaf et Mitsubishi Outlander sur des bornes NewMotion équipées de la technologie V2G et permettant de réinjecter de l’énergie sur le réseau de leur domicile ou de la commune. Ce projet représente un pas vers un meilleur équilibrage du réseau, en permettant aux VE de stocker et de réinjecter de l’électricité dans le système. La facture de l’utilisateur est ainsi réduite en fonction du stockage qui a pu être réalisé grâce à la batterie de son véhicule.

En France, le pilote GridMotion a été lancé en 2017 avec PSA. L’objectif est de réduire la facture du client au maximum, en rechargeant la batterie du véhicule quand les prix de l’électricité sont au plus bas, par exemple la nuit. Dans la configuration V2G, le véhicule connecté au réseau électrique via sa borne de recharge devient émetteur en période de surplus. Ce dernier renvoie sur le réseau, la charge de sa batterie, à condition que cela ne mette pas en péril la mobilité de l’utilisateur. Un autre volet du projet vise à prouver qu’il est possible, grâce à la décharge intelligente, de faire du parc automobile une véritable réserve électrique nationale, mobilisable en cas de besoin.

La technologie V2G agissant comme un « tampon énergétique », elle est particulièrement efficace pour optimiser l’utilisation croissante des énergies renouvelables, telles que l’éolien et le solaire ; deux sources d’énergies fluctuantes qui nécessitent des solutions locales de stockage. Elle permet par ailleurs aux voitures de restituer un surplus d’énergie lors des pics de consommation. Même si le V2G en est encore au stade de l’expérimentation, cette technologie pourrait représenter de nombreux atouts dans un contexte de généralisation du véhicule électrique.

Aujourd’hui, une poignée de constructeurs automobiles, dont Nissan, produisent des voitures électriques compatibles V2G. Les conducteurs s’attendront à tirer des revenus de la participation de leurs VE aux programmes d’agrégation V2G, compensant ainsi le coût de l’achat de leur véhicule. Des normes pour réglementer cette nouvelle forme de participation au marché de l’énergie s’imposeront le moment venu.

Avant cela, il faudra que la réglementation et la législation européennes évoluent en faveur des ressources distribuées sur le réseau, et que les mentalités changent afin d’intégrer durablement les VE. Il convient donc d’encadrer la révolution énergétique en marche avec autant d’intelligence de la part des législateurs qu’il y en a dans cette technologie d’avenir qu’est le Vehicle-to-Grid.
Louis Shaffer, directeur du segment énergie décentralisée pour la région EMEA chez Eaton
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