C’est depuis Reims que Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Clément Beaune, ministre des Transports, lancent le plan covoiturage. Doté d’une enveloppe de 150 millions d’euros, ce plan vise à atteindre 3 millions de trajets quotidiens à l’horizon 2027, contre les 900.000 trajets aujourd’hui. Pour amplifier cette pratique, le gouvernement déploie une incitation financière de 100 euros à destination des covoitureurs.
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Dix trajets en 3 mois, tu feras !
Pour récupérer la prime de 100 euros, les automobilistes devront covoiturer sur 10 trajets. Le bonus sera reversé sous la forme d’un versement progressif, en l’espace de 3 mois : une première partie à l’issue du premier covoiturage de 25 euros minimum, et le reste sera récupéré au dixième covoiturage dans un délai de trois à compter du premier trajet. Or, de très nombreux Français ne parviennent pas à covoiturer au quotidien, faute de trajets disponibles entre leur domicile et leur travail. « Si en théorie, tous les automobilistes peuvent bénéficier équitablement de ce dispositif, en pratique, selon leur lieu de vie et de travail, les Français ne sont pas égaux dans leur capacité à trouver des covoitureurs et donc à percevoir (intégralement) le bonus », commente la plateforme de covoiturage Karos.
En effet, des disparités sont constatées entre de très nombreux territoires qui n’ont pas le « volume critique » de covoitureurs disponibles pour un même itinéraire et aux mêmes horaires. Selon les récentes données dévoilées par l’observatoire national du covoiturage du quotidien, la Région Île-de-France est en tête des régions françaises qui covoiturent le plus, suivie par la Normandie, le Pays de la Loire puis l’Occitanie. Ces territoires qui sont les plus propices pour trouver un covoiturage, sont également celles au sein desquelles les covoitureurs vont parvenir à encaisser rapidement le bonus. En revanche, « d’innombrables Français risquent donc de ne pas pouvoir valider (entièrement) leur bonus covoiturage, malgré leur volonté de changement », regrette Karos dans un communiqué. Néanmoins, « l’atout majeur du plan covoiturage présenté par le gouvernement, c’est qu’il a aussi prévu d’aider les territoires moins en pointe à rattraper leur retard grâce à des aides sur les dispositifs de subventionnement et d’infrastructures. Aucun territoire ne sera donc laissé sur le bord de la route », conclut Tom Attias, le responsable du développement chez l’application de covoiturage Karos.