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POLITIQUES

La jachère aux oubliettes ?

PUBLIÉ LE 1er NOVEMBRE 2007
LA RÉDACTION
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Geler des terres cultivables, à quoi jachère ? À réguler le marché, disent les agriculteurs : c'est pourquoi supprimer, comme le propose la Commission européenne, cette mesure instaurée en 1992 par la politique agricole commune (Pac) en pleine période de surproduction, est une bonne idée en ces temps de tension sur les marchés agricoles. À préserver l'environnement, disent par ailleurs les associations de protection de la nature : c'est un extraordinaire réservoir de biodiversité, qu'on massacrerait s'il était remis en culture. La fin de la jachère fait donc débat, depuis que Bruxelles a proposé de passer de 10 % de terres gelées à 0 %. Le Conseil des ministres européens de l'Agriculture a entériné la mesure fin septembre. Et Michel Barnier, pour la France, voté pour. La décision porte sur les semis d'automne et du printemps 2008. Les premiers ont déjà commencé, mais les agriculteurs restent libres de laisser leurs parcelles au repos. Toutefois, la tentation est grande : « Les prix des céréales ont atteint des sommets historiques (...). Un taux de mise en jachère obligatoire nul permettrait à l'Union de produire au moins 10 millions de tonnes supplémentaires, ce qui contribuerait à faire baisser la tension régnant sur le marché », avance Mariann Fischer Boel. La commissaire européenne à l'Agriculture souhaite même « qu'on examine, dans le cadre du bilan de santé de la Pac [qui doit commencer ce mois-ci, NDLR], si la mise en jachère obligatoire est toujours un outil approprié ». « Auxiliaires de culture » Approprié, l'outil jachère l'est au moins pour la biodiversité. « Ces espaces abritent des écosystèmes riches, en particulier dans les zones céréalières, défend Marie-Catherine Schulz, chargée de mission agriculture chez France Nature Environnement. Riches, et même utiles aux parcelles cultivées : en se nourrissant des insectes qui sévissent sur les cultures, les coccinelles sont des auxiliaires de culture pour qui les jachères sont des refuges. Les supprimer détruirait ces habitats, et de plus augmenterait le recours aux intrants. » La Ligue de protection des oiseaux craint aussi pour certains volatiles nichant au sol dans ces espaces, comme l'oedicnème criard et surtout l'outarde canepetière, au bord de l'extinction. « Au Royaume-Uni, des chercheurs ont observé un fort déclin de l'avifaune lorsque les surfaces mises en jachère ont été divisées par deux dans les années 1990 », argue-t-elle. Bruxelles entend bien ce discours, mais s'appuie sur la vocation première de la jachère, celle d'un instrument de régulation économique. Et rappelle qu'un quota de 3 % de la Scop (surface en céréales, oléagineux et protéagineux) demeure pour le « couvert environnemental » : ripisylves et bandes enherbées continueront à s'imposer à l'agriculteur, lequel perçoit en échange une aide de 25 euros le décamètre. « Les 10 % de jachère se calculent sur la Scop entière : l'agriculteur A peut en avoir davantage, en rachetant le quota de l'agriculteur B qui du coup n'en a aucune. En revanche, si A décide de tout cultiver, il devra, comme B, garder 3 % pour l'environnement », explique Antoine Suau, spécialiste du sujet à la FNSEA, qu'on ne saurait soupçonner de vouloir surfer sur les cours et faire du chiffre : « Nous voulons produire plus parce qu'on nous le demande. Nous aussi subissons la hausse des cours, sur le marché de l'alimentation animale ! » Conscientes de la crise, les associations ont, dans le cadre du Grenelle, proposé qu'à défaut de jachère, les 3 % environnementaux passent... à 10 %
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