Dans les 77 universités françaises, le développement durable n'en est qu'à ses débuts. Pourtant, elles sont déjà 70 à s'appuyer sur au moins un ré férent DD, selon la Conférence des présidents d'universités (CPU). Leur rôle : assister et conseiller la direction de l'établissement dans l'élaboration et la mise en œuvre de sa politique du développement durable, normalement formalisée dans un plan vert, un outil institué par la loi Grenelle 1. Comme le terme de référent le laisse d'ailleurs supposer, la promotion des bonnes pratiques environnementales et sociales n'est pas toujours l'essentiel de leur activité. « Difficile de savoir combien ont d'autres casquettes, disposent d'une équipe ou de correspondants dans chaque service », avoue Céline Leroy, chargée de mission DD à la CPU. La fonction cache en fait des réalités bien différentes : du responsable administratif motivé, mais isolé et surchargé, à l'enseignant-chercheur nommé vice-président développement durable (VPDD), en passant par une direction DD structurée, comme celle de l'université d'Aix-Marseille menée par la jeune Nelly Donneaud. « Mon poste de chargée de mission a été transformé en poste de direction en 2012. Qualiticienne en agroalimentaire de formation, j'étais auparavant responsable qualité dans une chocolaterie. Comme dans une entreprise, mon équipe de trois personnes coordonne les projets, et intervient aussi en support. Une des difficultés est de mobiliser un public d'étudiants à l'attention difficile à capter », explique-t-elle. Le plan vert de son établissement devrait être adopté ce mois-ci, mais des actions ont déjà été lancées, comme le don, sur critères sociaux, du parc informatique usagé au personnel. Aix-Marseille dispose aussi d'un VPDD, qui oriente la politique de DD et défend le budget associé. Mais sur les vingt VPDD en poste en France, tous n'ont pas une direction sur laquelle s'appuyer. « Cette vice-présidence au développement durable et à la direction des systèmes d'information que j'occupe depuis avril 2012 me prend un gros tiers de mon temps, témoigne Franck Poirier, enseignant-chercheur en informatique à l'université de Bretagne-Sud. Pour mener cette lourde tâche à bien, je ne m'appuie sur aucun service ou budget particulier, mais sur un comité de pilotage réunissant des volontaires et un comité d'experts en efficacité énergétique. Il n'est pas évident de convaincre les services de l'importance de ces enjeux, même pour un vice-président. » Les rôles et statuts du référent DD demeurent donc un peu flous, mais devraient rapidement se préciser. Une association des responsables développement durable dans l'enseignement supérieur, incluant aussi les référents des grandes écoles, légèrement en avance sur le sujet, pourrait voir le jour avant la fin de l'année. l