Mercredi 5 décembre, l’Organisation mondiale de la santé a présenté, dans le cadre de la COP 24 qui se tient depuis le 2 décembre à Katowice en Pologne, son rapport annuel sur l’effet des changements climatiques sur la santé.
« La valeur des gains pour la santé résultant de l’action pour le climat représenterait environ le double du coût des politiques d’atténuation au niveau mondial », annonce le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les effets des changements climatiques sur la santé. Alors que l’exposition à la pollution atmosphérique tue environ sept millions de personnes dans le monde chaque année, l’OMS appelle donc les pays à « prendre en compte la santé dans toutes les analyses coûts-avantages de l’atténuation du changement climatique ». D’après ce rapport, dans les 15 pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES), les impacts de la pollution de l’air sur la santé représenteraient plus de 4% de leur PIB. « Les actions visant à atteindre les objectifs de Paris coûteraient environ 1% du PIB mondial », explique l’OMS.
« Il est désormais rentable de faire des choix plus durables »
Le directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus déclare que « les preuves montrent clairement que le changement climatique a déjà de graves conséquences sur la vie et la santé des personnes. Il menace les éléments essentiels dont nous avons tous besoin pour rester en bonne santé - air pur, eau potable, approvisionnement en aliments nutritifs et abris sûrs - et compromettra des décennies de progrès en matière de santé mondiale ». Et de marteler : « Nous ne pouvons pas nous permettre de retarder l’action plus longtemps. » Le coût sanitaire du changement climatique se fait réellement sentir, souligne le rapport de l’organisation. « Le fardeau des sources d’énergie polluantes sur la santé est maintenant si lourd qu’il est désormais rentable de faire des choix plus propres et plus durables en matière d’approvisionnement en énergie, de transports et de systèmes alimentaires », explique le Dr Maria Neira, directrice du département de la santé publique, de l’environnement de l’OMS.
A noter que les pays insulaires du Pacifique sont responsables de 0,03% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, « mais ils comptent parmi les plus profondément touchés par ses impacts », relève l’OMS.
Recourir à des incitations fiscales
L’organisation recommande ainsi aux pays de « recourir à des incitations fiscales telles que la tarification du carbone et les subventions énergétiques pour inciter les secteurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques ». Il est également recommandé aux parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de « supprimer les obstacles existants à des systèmes de santé résilients au changement climatique ». Autres recommandations de l’OMS : promouvoir le rôle des villes et des acteurs locaux dans l’action climatique en faveur de la santé, instaurer des suivis des progrès en matière de santé, ou encore « inclure les implications sanitaires des mesures d’atténuation et d’adaptation dans les politiques économiques et fiscales ».