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POLITIQUES

Les éco-industries peuvent influer sur 30 % des émissions mondiales de CO2, selon Veolia

PUBLIÉ LE 11 FÉVRIER 2019
LAURENCE MADOUI
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Les éco-industries peuvent influer sur 30 % des émissions mondiales de CO2, selon Veolia
« La décarbonation de l’économie est encore possible dans les délais requis par l’horloge climatique », affirme le P-DG de Veolia. Antoine Frérot met l’accent sur les solutions disponibles, dont le déploiement se passe du processus onusien et ne bouleverse pas les modes de vie. Celles-ci sont à même d’assurer 30 % de la baisse des émissions de gaz à effet de serre à réaliser d’ici 2050 pour fiabiliser l’objectif de maintien du réchauffement à 2°C en 2100, défend l’éco-industriel.

Douze Gigatonnes (Gt) en 2050 : c’est le potentiel d’évitement d’émissions de gaz à effet de serre accessible grâce à une gestion efficace de l’énergie et des déchets, identifié par le cabinet Roland Berger pour Veolia. Soit 30 % des 27 Gt qu’il faudrait ne pas émettre pour diviser par deux les rejets d’ici le milieu du siècle (partant de 53 Gt en 2016), condition d’un réchauffement global contenu à 2°C en 2100.

Sobriété

L’efficacité énergétique dans l’industrie recèle le plus gros potentiel (2,8 Gt en 2050), à partir de technologies matures et généralisables à court terme. « La facture énergétique peut baisser de 10 à 15 %, voire de 20 à 25 % en cas de cogénération, plus encore si le process lui-même est optimisé, selon Antoine Frérot. Sur les sites à consommation d’énergie primaire réduite, on peut tendre vers la neutralité carbone en verdissant la part d’énergie non économisée », poursuit le P-DG de Veolia. En Europe, seul 1 % de la chaleur fatale des usines et des villes est récupéré. Deuxième gisement d’économies de CO2 : l’efficacité énergétique dans les bâtiments (2 Gt en 2050). « 75 % des bâtiments de l’Union européenne sont inefficaces au plan énergétique », note Antoine Frérot.

Avec un gain potentiel de 700 Mt en 2050, le recyclage du plastique ouvre des perspectives bien plus modestes. Cela équivaut toutefois aux émissions actuelles de l’Australie, compare le patron de Veolia. « Par rapport à la matière vierge, une tonne de plastique économise 830 litres de pétrole. Et une bouteille fabriquée en plastique recyclé émet 70 % moins de CO2. A l’échelle mondiale, seuls 7 à 8 % des plastiques sont recyclés. L’Europe est à 25 %. Porter ce taux à 60 % en 2025 créerait 80.000 emplois directs et 125.000 indirects. »

Vitrine

Le « Press Day » organisé le 7 février dernier est aussi la vitrine des réalisations du groupe. La joint-venture créée en 2018 avec ArcelorMittal (Fos-sur-Mer) en fera, après 200 millions d’euros d’investissements, « l’un des sites sidérurgiques les plus performants énergétiquement d’ici trois ans ». Le partenariat noué en 2007 avec Renault a érigé Tanger (Maroc) au rang de « première usine automobile au monde neutre en carbone », grâce aux chaudières biomasse valorisant résidus d’olive et palettes de bois. Veolia cite encore la collaboration avec Danone qu’il alimentera en PET recyclé pour la marque locale Aqua, à partir de l’usine en construction en Indonésie (25.000 t/an, mise en service en 2020).

En avril, l’assemblée générale de Veolia examinera sa « raison d’être », comme le projet de loi pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) en ouvre la possibilité. A partir de cette « boussole » seront appréciées « nos performances économiques et financières, environnementales, sociales et sociétales. Chaque objectif reflétera le même niveau de priorité, au sein d’une entreprise que l’on souhaite plurielle », énonce Antoine Frérot. Le Sénat vient de supprimer le volet « responsabilité sociétale des entreprises » du texte, qui reviendra devant l’Assemblée en deuxième lecture.
Crédit : Christophe Majani / Véolia / Nestlé
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