L’Organisation météorologique mondiale a publié, ce jeudi 28 mars, une note sur sa déclaration sur l’état du climat en 2018 : elle souligne une hausse record du niveau de la mer ainsi que des températures exceptionnellement élevées à la surface des terres et des océans.
La 25ème déclaration de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur l’état du climat sera rendue publique lors d’une réunion de l’ONU sur « le climat et le développement durable pour tous ». Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU indique que « les données divulguées dans le rapport sont très inquiétantes. Les quatre dernières années sont les plus chaudes jamais répertoriées, et la température moyenne à la surface du globe en 2018 était supérieure d’environ 1°C aux valeurs préindustrielles ».
La concentration de dioxyde de carbone, qui était de 357 ppm en 1993, a atteint 405,5 ppm en 2017. « Pour 2018 et 2019, les valeurs devraient être encore plus hautes », précise l’OMM. Le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas explique que « depuis qu’a été publiée la première déclaration sur le climat, le savoir climatologique a atteint une rigueur sans précédent. On a pu mettre ainsi en évidence de manière irréfutable la hausse de la température moyenne et ses corollaires que sont, entre autres, l’élévation du niveau de la mer à un rythme accéléré, le recul de la banquise et des glaciers et des phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur ».
Les océans en première ligne
L’état des océans inquiète particulièrement l’institution. Ce nouveau rapport « met en exergue la hausse record du niveau de la mer et les températures exceptionnellement élevées observées ces quatre dernières années à la surface des terres et des océans », alerte l’OMM. « Le contenu de l’océan a atteint de nouveaux pics en 2018 entre 0 et 700 mètres de profondeur et entre 0 et 2000 mètres, pulvérisant les records de 2017 », est-il précisé. Quant au niveau de la mer, il a augmenté de 3,7 mm par rapport à 2017. Par ailleurs, « ces dix dernières années, les océans ont absorbé environ 30 % des émissions anthropiques de CO2 », ce qui modifie le pH de l’océan et a des conséquences sur les organismes marins.
Le rapport fait également état de 62 millions de victimes de 281 phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes. « Plus de 1.600 décès ont été liés aux vagues de chaleur intense et aux incendies de forêt qui ont frappé l’Europe, le Japon et les États-Unis, les dommages matériels avoisinant le chiffre record de 24 milliards de dollars dans ce dernier pays », souligne l’OMM.
Un mauvais début d’année 2019
Le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas souligne que ces phénomènes se poursuivent en 2019, en citant pour exemple « le cyclone tropical Idai qui a provoqué des inondations dévastatrices et fait de très nombreuses victimes au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi ». Niveau températures, le début de l’année 2019 n’est pas rassurant du point de vue de l’OMM : une douceur record sur le continent européen, un froid exceptionnel en Amérique du nord et des vagues de chaleur extrême en Australie. « Quant à l’étendue de la banquise arctique et antarctique, elle est une fois encore bien inférieure à la normale », ajoute Petteri Taalas.