La rencontre entre le chef de l’État et la Convention citoyenne pour le climat a été l’occasion de revenir sur les différentes mesures proposées. Pour rappel, sur 149 d’entre elles, 145 ont été retenues par l’exécutif et seuls 40% d’entre elles devraient être discutées au Parlement ; les autres relevant, selon la majorité, du niveau budgétaire, réglementaire voire européen.
La mesure qui aura marqué la soirée est la promesse d’intégrer la lutte pour le climat dans l’article 1er de la Constitution. Pour rappel, la Convention citoyenne pour le climat avait proposé d’inscrire l’environnement dans le préambule de la Constitution, mais cette proposition avait été rejetée.
Cette réforme constitutionnelle devra d’abord passer par le Parlement (a priori en même temps que le projet de loi Climat) et signée dans les mêmes termes, avant d’être soumise à un referendum. Une décision critiquée par William Aucant, l’un des tirés au sort : « Je regrette fortement que nous n’ayons pas pu proposer un referendum à questions multiples : là nous aurions parlé de fond, évité l’écueil d’un vote de popularité et la Convention Citoyenne pour le Climat se serait prolongée hors les murs. Il n’est pas trop tard pour le faire », estime-t-il sur Twitter.
J’ai été séduit par la forme de l’exercice. Rappelé à juste titre par @MFesneau on continue dans les domaines de l’inédit démocratique. Pas d’intermédiaire : un débat public direct de citoyen à gouvernement. L’expression des positions de part et d’autre autour d’un même objectif.
— William Aucant (@WilliamAucant) December 15, 2020
Des mesures « amoindries » ou reportées
Les citoyens membres de la Convention ont aussi pointé l’assouplissement voire le rejet de certaines mesures. Une inquiétude partagée par le Réseau Action Climat, qui a déjà fait part de sa crainte quant à un « détricotage » de l’initiative. La première citoyenne à prendre la parole, Christine, a d’ailleurs regretté que les mesures soient « amoindries » : « Comment, en minorant nos propositions, vous pensez atteindre un objectif qui est 15% supérieur à celui sur lequel nous avons travaillé ? », faisant référence au tout nouvel objectif européen de réduction de 55% des émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030 (contre 40% auparavant). Le rejet du moratoire sur la 5G (pourtant souhaité par 65% des Français selon Amandine Roggman, une membre de la CCC), a lui aussi été critiqué. Dans la balance reste l’obligation de rénovation thermique et énergétique de tous les logements, dont l’arbitrage est reporté de trois mois.