Centrale électrique Émile Huchet de Carling - Saint-Avold. Crédit : Jean-Marc Pascolo/Wikimedia Commons
Face à un probable black-out d’électricité l’hiver prochain, le ministère de la Transition énergétique a annoncé le 26 juin, la possibilité de remettre en service la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle.
À l’arrêt depuis le 31 mars dernier, la centrale à charbon de Saint-Avold pourrait reprendre du service. Dans un contexte où le marché de l’énergie est en tension, exaspérée par la crise en Ukraine et la réduction des importations de gaz russe, RTE n’exclut pas l’éventuel risque de déficit de capacités de production électriques pour l’hiver prochain. Pour se préparer à cette éventualité, le ministère de la Transition énergétique prévoit de redémarrer l’usine à charbon de Saint-Avold pour produire de l’électricité, au grand dam des énergies renouvelables.
D’après le ministère, cette réouverture ne met pas fin à l’engagement du gouvernement concernant la fermeture de l’ensemble des centrales à charbon en France. L’électricité produite par cette énergie fossile, ne dépassera pas 1%, précise le ministère. Pour organiser au mieux ce possible redémarrage, un décret sera mis en consultation et mettra en avant des «compensations environnementales ».
La réouverture fait déjà débat. Pour Julien Tchernia, président et co-fondateur d’ekWateur, « La politique de production électrique presque exclusivement bi-énergie primaire (nucléaire et hydroélectrique) a mis notre doctrine d’indépendance énergétique et d’énergie électrique à bas coût à la merci d’événements géopolitiques. Au-delà de la tristesse pour le climat de devoir à court terme rouvrir des centrales charbon, c’est toute une doctrine qui est mise à mal. On ne peut qu’espérer que la crise soit courte et que les esprits s’éveillent. »
L’Allemagne, plus vulnérable
La fermeture du robinet de gaz via le gazoduc Nord Stream par Gazprom, met particulièrement l’Allemagne en vulnérabilité énergétique. Le pays qui importe encore près de 35% de son gaz de Russie, s’est résolu à activer des centrales à charbon pour garantir son approvisionnement énergétique.
En relançant des centrales à charbon, réservées à une utilisation de dernier recours, l’objectif allemand d’abandonner le charbon en 2030 est provisoirement interrompu. Si le volume de production n’a pas encore été déterminé, le chancelier Olaf Scholz précise que cette production de l’énergie fossile sera limitée jusqu’en 2024.