Selon un rapport de Climate Action100+, les entreprises les plus émettrices de CO2 ne vont pas vers la neutralité carbone. / Crédits : Marcin Jozwiak; Unsplash
À un mois de la COP28, 131 entreprises ont exhorté les gouvernements à planifier la sortie des énergies fossiles afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Elles expliquent être déjà affectées par les conséquences du dérèglement du climat et souhaitent obtenir des assurances de la part des gouvernements.
Les entreprises prennent les devants. A presque un mois de la COP28, 131 sociétés, parmi lesquelles Nestlé, Danone, Bayer, Decathlon et Volvo, ont appelé les gouvernements à s’atteler à la sortie des énergies fossiles pour contenir le réchauffement global en deçà d’1,5°C, objectif fixé par l’Accord de Paris. « Nos entreprises ressentent les impacts et les coûts de l’augmentation des événements météorologiques extrêmes », justifient-elles.
Le chiffre d’affaires annuel des signataires s’élève à près de 1000 milliards de dollars. « Nous les entreprises signataires […],célébrons la croissance exponentielle des solutions qui ont rendu l’énergie propre moins chère et plus accessible que jamais. Cependant, les émissions mondiales continuent d’augmenter parce que nous ne nous sommes pas attaqués à la cause principale du changement climatique : la combustion de combustibles fossiles », expliquent-elles.
Ouvrir la coalition
Dans leur lettre ouverte publiée le 23 octobre, les entreprises réunies dans la coalition We mean Business, fixent trois objectifs. Elles appellent d’abord les institutions financières à travailler en collaboration avec les entreprises et les décideurs politiques afin de créer « un système financier qui garantit la croissance future ». Elles invitent également les producteurs de combustibles fossiles à se joindre à la coalition « pour fixer des objectifs de zéro émission nette fondés sur des données scientifiques », ce qui nécessite de réorienter « les investissements des combustibles fossiles vers les énergies propres », ajoutent-elles. Enfin, elles exhortent les gouvernements à définir des réglementations, politiques et conditions propices à la transition. « La certitude politique permettra aux entreprises de développer des alternatives abordables et fiables à court terme aux combustibles fossiles pour leurs opérations et leurs chaînes d’approvisionnement », appuient les entreprises.
La sortie des énergies fossiles sera discutée à la COP28, organisée du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. L’Union européenne défendra l’élimination des combustibles fossiles brûlés sans captage ou stockage de CO2. Le défi est immense : selon un rapport de la Revue statistique de l’énergie mondiale publié fin juin, 82 % de l’approvisionnement mondial en énergie a été assuré l’année dernière par le pétrole et le gaz.