Aperçu du projet de captage et stockage de carbone d'Heidelberg Materials, AirvaultGOCO2, qui doit être construit dans l'Ouest de la France / Crédits : Heidelberg Materials
Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie, lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour développer les capacités de capture et stockage de carbone de la France.
Cet appel à manifestation d’intérêt, lancé le 30 avril et adressé à tous les acteurs de la filière, vise à identifier les industriels susceptibles de s’engager dans le développement de la chaîne de capture, valorisation et séquestration du carbone (Carbon Capture and Storage, CCS) en France dès 2025. Il s’inscrit dans le cadre de la planification écologique de l’industrie.
Le stockage de carbone se fait principalement par injection de CO2 sous forme dense dans des champs d’hydrocarbures déplétés ou des aquifères salins, à une profondeur minimale de 800 mètres. En France, le potentiel sur les concessions existantes d’hydrocarbures est estimé aux alentours de 800 millions de tonnes de CO2 ce qui permettrait de couvrir 50 ans des besoins de stockage de CO2 de l’industrie française à terme.
Les acteurs de la filière peuvent y participer dès à présent et jusqu’au 26 juillet 2024.
Du stockage pour les émissions "incompressibles"
Malgré les efforts de développement de technologies de rupture pour la décarbonation, mis en œuvre par les industriels avec le concours de l’État dans le cadre de la planification écologique et de la loi Industrie verte, certaines émissions industrielles restent incompressibles, notamment quand elles sont directement liées au procédé de production : c’est le cas par exemple pour la production de ciment ou de chaux. Les feuilles de route de décarbonation des 50 sites industriels les plus émetteurs, élaborées avec la Direction générale des Entreprises (DGE), ont mis en évidence le besoin de stockage de carbone de 4 à 8MtCO2 par an d’ici 2030.