En Aquitaine, la mer devrait grignoter plus de 2 200 hectares de terres d'ici à 2040. Ce constat a conduit les collectivités et l'État à élaborer avec les scientifiques une stratégie régionale de la bande côtière, of fi ciel lement présentée à Bordeaux le 17 septembre par le Groupement d'intérêt public (GIP) du littoral aquitain. La structure, née en 2006, a produit deux outils :un document d'orientation et d'action donnant le cadre commun et un guide de l'action locale. Pragmatique, cette stratégie propose quatre modes de gestion selon les enjeux face à l'aléa. Cela va de l'accompagnement des processus naturels avec des techniques douces, comme la plantation de végétaux au repli stratégique, en passant par la surveillance du milieu et une action plus interventionniste comme la mise en place de digues ou d'épis. S'y ajoute une méthode d'analyse coût/avantage et multicritère pour aider à la dé cision. Il reste à donner aux collectivités les moyens administratifs, financiers et juri diques d'agir si elles sont contraintes de relocaliser logements ou activités. « Aujourd'hui, sur la côte aquitaine, le risque lié à l'érosion n'est pas considéré comme majeur. Du coup, les pro cé dures d'expropriation prévues par le code de l'envi ronnement ne sont pas appli cables. Il faut donc lever, avec les services de l'État, les pro blèmes juridiques et finan ciers », rappelle Arnaud Gueguen, chargé de mission au GIP. L'appel à projets du ministère de l'Écologie sur la relocalisation auquel répond le GIP avec trois communes devrait fournir de premières pistes.